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Le taux de naissances de jumeaux dans le monde, par rapport à l’ensemble des naissances, a augmenté d’un tiers depuis les années 1980, du fait d’un plus grand recours à l’assistance médicale à la procréation (AMP), et d’une augmentation de l’âge moyen des mères © AFP/Archives Sergei Supinsky

Le taux de naissances de jumeaux dans le monde, par rapport à l’ensemble des naissances, a augmenté d’un tiers depuis les années 1980, du fait d’un plus grand recours à l’assistance médicale à la procréation (AMP), et d’une augmentation de l’âge moyen des mères, indique une étude démographique parue vendredi.

« Le taux de naissances gémellaires n’a jamais été aussi élevé dans le monde », concluent les auteurs de l’étude, publiée dans la revue scientifique « Human reproduction ». En trente ans, ce taux est passé de 9,1 accouchements gémellaires pour 1 000 accouchements au total dans les années 1980 à 12 pour 1 000 dans les années 2010, si bien qu’aujourd’hui « près d’un bébé sur 40 est un jumeau ». « Ce +jumeau boom+ pose un problème de santé publique car il s’agit d’enfants fragiles qui demandent plus de soins et ont une mortalité plus élevée que les autres, sans compter les difficultés pour les parents de s’occuper de deux bébés en même temps », observent les auteurs, Gilles Pison (Muséum national d’Histoire naturelle et Institut national d’études démographiques, Paris, France), Christiaan Monden (Université d’Oxford, Royaume-Uni), et Jeroen Smits (Université Radboud, Nimègue, Pays-Bas).

Toutefois, « nous avons peut-être atteint un sommet en matière de taux de gémellité », selon les auteurs, qui observent que « depuis plusieurs années », les médecins essaient de modifier leurs pratiques afin que les techniques d’assistance à la procréation aboutissent « à des grossesses uniques plutôt que multiples ». À noter que seules les naissances de « faux jumeaux » (dizygotes) ont augmenté, la part des « vrais jumeaux » (monozygotes) étant restée stable, à 4 grossesses sur 1 000. Sur les 3,2 millions de jumeaux qui naissent chaque année dans le monde, environ 40 % voient le jour en Asie (qui rassemble 60 % de l’humanité) et 40 % en Afrique : ce continent n’abrite que 17 % de la population mondiale, mais son taux de natalité est « entre le double et le triple de celui des autres continents », et son taux de gémellité est également le plus élevé du monde. En 30 ans, les taux de gémellité constatés sur les autres continents se sont toutefois rapprochés des taux africains, qui eux n’ont pas changé.