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Le président français Emmanuel Macron (d) et le Premier ministre du Vanuatu Ishmael Kalsakau posent pour des photos au bureau du premier ministre à Port Vila, le 27 juillet 2023 © AFP Ludovic MARIN

La France et le Vanuatu ont lancé jeudi, à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron dans l’archipel du Pacifique, un appel commun pour « une action immédiate face au changement climatique », illustration de la diplomatie environnementale que le président français veut renforcer dans cette région.

Dans cet « appel d’Ifira », du nom d’un îlot face à Port-Vila, la capitale vanuataise, les deux pays demandent à tous les acteurs mondiaux d’« accroître considérablement les ressources mobilisées en faveur des pays et des communautés vulnérables ».

Ils plaident pour une accélération de « la transition énergétique à l’échelle mondiale en abandonnant progressivement les énergies fossiles », et se disent « favorables à une réforme ambitieuse de l’architecture financière internationale qui prenne en compte les vulnérabilités face aux changements climatiques » — un projet défendu par le chef de l’État français lors d’un sommet organisé en juin à Paris.

France et Vanuatu soulignent aussi « la nécessité urgente de faire face aux conséquences des changements climatiques » et notamment « l’élévation du niveau des mers » qui menace des îles de la région. Parmi les « priorités » évoquées, figure aussi « la protection de la biodiversité marine, notamment s’agissant des grands fonds marins » dont ils veulent bannir totalement « l’exploitation ».

Emmanuel Macron, arrivé mercredi soir du territoire français d’outremer de Nouvelle-Calédonie et qui poursuivra sa tournée jeudi soir et vendredi en Papouasie–Nouvelle-Guinée, est le premier président français à se rendre dans des pays non français du Pacifique. Le général de Gaulle avait fait un déplacement au Vanuatu en 1966, à l’époque où c’était encore un condominium franco-britannique.

Dans un discours à Nouméa mercredi, il a expliqué vouloir faire du climat un des principaux axes de sa stratégie pour l’Asie-Pacifique, qui vise à positionner la France comme « puissance d’équilibre », pour proposer « une alternative » face à l’influence croissante de la Chine, que les États-Unis tentent aussi de contrer.

« Notre réponse en matière de climat, comme puissance indopacifique, fait le mariage, justement, d’une Nation qui sait réconcilier la voix de peuples autochtones et d’une grande puissance scientifique », a plaidé mercredi le chef de l’État.

Le Premier ministre du Vanuatu Ishmael Kalsakau avait exhorté en mars à l’ONU les dirigeants du monde à « réagir, et vite », contre le changement climatique pour éviter « l’Apocalypse ».

Il avait alors réussi à faire adopter une résolution par l’Assemblée générale des Nations unies demandant l’avis de la Cour internationale de Justice sur les obligations climatiques des États.