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Les plages d'Anglet dans les Pyrénées-Atlantiques où prévaut une douceur des températures exceptionnelle, le 31 décembre 2021 © AFP/Archives Gaizka IROZ

L’année 2021 se clôture en France métropolitaine par des records de température, ce qui en fait « la plus douce jamais mesurée depuis 1947 », indique vendredi Météo-France, une anomalie cohérente avec le changement climatique.

Ce record de douceur concerne tout l’Hexagone, a expliqué à Christine Berne, climatologue chez Météo-France.

« Les températures ont été pendant huit jours 5 °C plus chaud que la normale, avec un indicateur thermique national (moyenne de température moyenne à partir de 30 stations représentatives) de 10,7 °C entre le 24 et le 31 décembre », précise Météo-France sur son site internet. 

« Cette fin d’année 2021 se place ainsi sur la première marche du podium, devant 2002 (10,5 °C) et 2015 (9,8 °C) », selon l’établissement public.

Des records ont été battus, par exemple à Nîmes, avec 20,9 °C enregistrés le 29 décembre (mesures depuis 1922) à Marseille-Marignane avec 20,7 °C relevés le 30 décembre (mesures depuis 1922) », ainsi que des nuits très douces comme à Perpignan avec 16,9 °C le 29 décembre (les mesures remontant à 1924).

« Cette période douce est due principalement à l’air chaud remontant depuis l’Afrique du Nord et l’Espagne », a indiqué Christine Berne.

Contrairement à une canicule, ces températures douces ne sont pas corrélées à un fort ensoleillement, a poursuivi la climatologue.

« Parmi les 20 périodes en fin d’années les plus douces à l’échelle de la France depuis 1947 (24 au 31 décembre), on dénombre huit années appartenant au 21e siècle : 2002, 2015, 2012, 2013, 2017, 2009, 2019 et 2021 », relève Météo-France.

« Ces vagues de douceur en hiver sont le marqueur du changement climatique, c’est cohérent avec la raréfaction des vagues de froid, la dernière en France remontant à février 2012 », a précisé la climatologue, même s’il n’existe pas d’études spécifiques sur le sujet.

Ces vagues de douceur hivernales n’ont pas d’impact sur la santé, contrairement aux canicules ou aux vagues de froid. En revanche, elles ont un impact sur l’enneigement, les risques d’avalanche, la fonte des neiges avec des risques de crue et « sur la végétation et l’agriculture, car lorsqu’il fait doux, la végétation peut démarrer et être touchée ensuite par du gel », a averti Christine Berne. 

De même, l’absence de gel favorise la prolifération de certains parasites.