Où en sont les engagements des grands pays dans l’accord de Paris ?
Publié le - par le blob avec l’AFP
Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, convie lundi 23 septembre un sommet sur le climat pour obtenir des dirigeants mondiaux qu’ils révisent à la hausse leurs plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Voici les engagements actuels des principaux pays émetteurs, soumis officiellement à l’Onu après la signature de l’accord de Paris sur le climat en 2015. Ils sont censés les actualiser en 2020. Chaque État reste libre de fixer ses objectifs, et son année de référence, ce qui rend les comparaisons plus difficiles.
À noter que même si tous les objectifs déclarés étaient atteints, cela ne suffirait pas à contenir le réchauffement de la planète « nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels », comme le stipule l’accord de 2015 – ces engagements conduiraient à un réchauffement d’environ 3 °C, selon l’Onu.
Chine
La Chine, premier émetteur de gaz à effet de serre depuis le milieu des années 2000 (le double des États-Unis), s’était engagée à réduire ses émissions d’ici 2030. Elle devrait y parvenir, estiment les experts du climat, qui soulignent que de nombreux autres objectifs liés aux énergies renouvelables seront atteints. Pékin a aussi pour objectif que 20 % de sa consommation d’énergie provienne de sources non-fossiles, un but plus difficile.
États-Unis
Les engagements américains datent de la présidence de Barack Obama : réduction des émissions de gaz à effet de serre de 26 à 28 % en 2025, par rapport à 2005. Mais Donald Trump a annoncé en 2017 son intention de sortir de l’accord de Paris (effectif en 2020), et engagé immédiatement l’abattage des piliers du plan climat de son prédécesseur, sur les centrales au charbon et les normes d’émissions des véhicules, notamment.
Union européenne
L’UE s’est engagée à une réduction de 40 % d’ici 2030 par rapport à 1990. L’objectif sera dépassé, selon la Commission européenne, dont la présidente, Ursula Von der Leyen, veut aller jusqu’à 50 %, voire 55 %. Elle voudrait aussi faire adopter l’an prochain par les États membres le but de la neutralité climatique en 2050.
Il ne reste que quatre pays à convaincre : Pologne, Hongrie, République tchèque et Estonie.
Inde
L’Inde, devenue quatrième émetteur mondial au début de la décennie, devant la Russie, s’est engagée à réduire l’intensité en émissions de son économie de 33 à 35 % d’ici 2030, par rapport à 2005 : cela signifie que chaque dollar de produit intérieur brut génèrera un tiers de gaz à effet de serre en moins.
Le pays, qui investit massivement dans le solaire tout en dépendant encore beaucoup du charbon, est sur la bonne trajectoire pour y parvenir, ainsi que pour un autre engagement : 40 % d’énergie d’origine non fossile d’ici 2030. Selon le Climate Action Tracker, elle pourrait y arriver dans les années 2020.
Quels pays ont adopté le but de neutralité carbone ?
Deux petits pays, le Bhoutan et le Suriname, sont déjà neutres en carbone – et en fait négatifs. Quatre pays ont inscrit dans leur loi nationale l’objectif de neutralité carbone : Norvège (2030), Suède (2045), Royaume-Uni et France pour 2050 (vote final au Sénat français fin septembre).
Quatorze nations, ainsi que l’Union européenne, en sont à divers stades législatifs : Chili, Nouvelle-Zélande, sept pays européens, Fidji, les Îles Marshall, Uruguay, Costa Rica et Islande, selon l’Energy & Climate Intelligence Unit. Mais l’adoption d’un tel objectif ne signifie pas que ces pays soient sur la trajectoire pour y parvenir, comme l’illustre l’exemple français, où le Haut conseil pour le climat a jugé en juin que les actions engagées restaient « insuffisantes ».