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Des comprimés et gélules pharmaceutiques © AFP/Archives LOIC VENANCE

La structure chargée de plancher sur des solutions pour lutter contre les pénuries de médicaments rendra de premières conclusions en janvier, a indiqué lundi 23 septembre la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, après sa mise en place.

Ce « comité de pilotage » réunit associations de patients, acteurs de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement (laboratoires fabricants, grossistes...) et professionnels de santé (médecins, pharmaciens...). « Il est formé de sept groupes de travail, qui rendront des conclusions en janvier », a déclaré Mme Buzyn après la première réunion, au ministère.

Ce comité de pilotage se réunira trois fois par an. Parmi les groupes de travail, l’un sera dédié à la « transparence et la qualité de l’information vers les professionnels de santé et les patients », tandis qu’un autre sera consacré à l’« amélioration de la réponse industrielle » pour sécuriser la chaîne d’approvisionnement. « Un Français sur quatre déclare avoir subi des pénuries de médicaments dans des traitements chroniques (...). Tout ça entraîne énormément de stress pour les patients et les pharmaciens », a estimé Mme Buzyn. « Nous devons avancer, nous ne pouvons plus laisser le marché en l’état, car l’autorégulation ne marche pas », a-t-elle poursuivi.

Elle avait déjà dévoilé une feuille de route provisoire en juillet sur le sujet. Et jeudi, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé le « renforcement d’un certain nombre de sanctions » qui pourront aller jusqu’à un million d’euros contre les laboratoires qui n’anticipent pas assez les pénuries (en augmentant leurs stocks ou en prévenant longtemps à l’avance en cas d’arrêt de la commercialisation d’un produit).

« Ces groupes de travail vont nous permettre de réfléchir, de faire des propositions, voire de nous confronter car nous ne sommes pas tous d’accord, puisque les industriels ont leurs positions », a commenté après la réunion lundi le président du groupement de patients France Assos Santé, Gérard Raymond.

Les tensions d’approvisionnement des médicaments se sont amplifiées ces dernières années, en raison de multiples facteurs : hausse de la demande mondiale, prix de vente de certains traitements jugés peu attrayants par les laboratoires ou les intermédiaires, mais aussi politique de « flux tendu » visant à limiter les stocks, forte concentration des sites de production, parfois situés à grande distance, en Inde ou en Chine...

Selon l’Agence du médicament (ANSM), les signalements de tensions d’approvisionnement ont été multipliés par 20 en 10 ans, pour atteindre 868 cas en 2018.