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Femme enceinte allongée avec des appareils de surveillance, avant un accouchement, dans un hôpital parisien, en juin 2022 © AFP/Archives Christophe Archambault

L’introduction en France, en 2021, de la procréation médicalement assistée pour toutes a donné lieu fin 2022 à près de 23000 demandes de première consultation de la part des couples de femmes ou de femmes seules, selon des chiffres publiés mercredi par l’Agence de la biomédecine. « On a été surpris par l’ampleur des demandes et maintenant on va entrer dans un processus de normalisation », a précisé à l’AFP  Claire de Vienne, médecin référent à l’Agence de la biomédecine, la structure qui encadre le don de gamètes et la procréation médicalement assistée ou « PMA ».

Au total, ont été recensées quelque 22800 demandes de première consultation pour une assistance médicale à la procréation avec don de spermatozoïdes de la part des couples de femmes et des femmes seules depuis la mise en application de cette loi, détaille l’Agence.

La PMA, ou AMP (assistance médicale à la procréation), est ouverte aux couples lesbiens et aux femmes célibataires depuis son entrée en vigueur le 29 septembre 2021. Jusque-là, elle était réservée aux couples hétérosexuels avec des problèmes de fertilité ou souhaitant éviter de transmettre une maladie grave.

Entre août 2021 et fin décembre 2022, près de 11800 premières consultations ont été effectivement réalisées, poursuit l’Agence de la biomédecine dans un communiqué.

En outre, depuis l’entrée en vigueur de la loi, près de 2000 premières tentatives d’AMP ont été réalisées au bénéfice de couples de femmes (47 %) ou de femmes non mariées (53 %). Et au 31 décembre 2022, près de 5600 personnes étaient en attente d’une AMP avec don de spermatozoïdes, dont 36 % de couples de femmes et 38 % de femmes non mariées, soit 74 % des personnes sur liste de d’attente qui correspondent aux nouveaux publics.

Reste que le délai de prise en charge pour une AMP avec don de spermatozoïdes continue à varier fortement d’un centre à l’autre. Le délai moyen est toutefois en voie de stabilisation, autour de 14,4 mois au niveau national, depuis la prise du rendez-vous jusqu’à la première tentative, poursuit l’Agence qui compte réduire ce délai avec l’ouverture de nouveaux centres dédiés à cette activité. « Tous ces projets ne sont possibles que s’il y a des hommes qui donnent », rappelle par ailleurs Claire de Vienne, qui renouvelle l’appel aux dons déjà lancé en 2021 par l’Agence de la biomédecine.