C’est l’un des 13 instruments du prochain projet pour explorer les lunes de Mars. Le spectromètre imageur français MIRS fait partie de l’exploration japonaise MMX (Martian Moon eXploration). Il est prêt à être livré au Japon, où il est attendu fin janvier.

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Photo délivrée par la Nasa en 2015 de la lune de Mars Phobos © NASA

L'instrument de dix kilos, présenté jeudi à la presse sur le site de Meudon de l'Observatoire de Paris-PSL, n'attend plus qu'une mise en caisse pour décoller. Arrivé au Japon, il sera intégré à la sonde MMX. Cette dernière pèse quatre tonnes et doit s'envoler, à bord d’une fusée japonaise, pour le système martien en septembre 2024. 

Mais le lancement pourrait être reporté : les récentes difficultés du lanceur nippon H3 font néanmoins planer une incertitude. « On attend une réponse d'ici la fin de l'année 2023. Si la fenêtre de tir se referme, il faudra attendre 2026 », indique Pernelle Bernardi, ingénieure responsable du système MIRS. 

La mission MMX, partira pour cinq ans et explora les deux petits satellites naturels de Mars, Phobos et Déimos. Les deux lunes martiennes mesurent respectivement 27 et 15 km de diamètre. Objectif principal : éclaircir l'énigme de leur formation. 

Deux hypothèses sont débattues. La première avance que ces lunes à la surface accidentée seraient « des astéroïdes capturés par l'attraction gravitationnelle martienne », suggère Antonella Barucci, astronome de l'Observatoire de Paris, responsable scientifique de MIRS. La seconde suppose que Phobos et Déimos résultent d'un impact géant sur la planète rouge, comme celui qui donna naissance à notre Lune à partir de la Terre. 

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Le cratère Stickney est l'élément le plus visible de la lune Phobos de Mars. © NASA

La sonde MMX restera trois ans en orbite autour de Phobos, située à environ 6 000 kilomètres de Mars, alors que Déimos ne sera que survolée. 

La mission spatiale japonaise explorera différentes altitudes, dont certaines à quelques mètres seulement de la surface. Cela permettra notamment de sélectionner les endroits pertinents pour y prélever des échantillons, destinés à revenir sur Terre en 2029. 

L'instrument MIRS jouera alors un rôle crucial. Grâce à sa haute résolution, le spectromètre imageur proche-infrarouge pourra par exemple déterminer quels endroits sont susceptibles d'abriter « de la glace d'eau ou de la matière organique », précise Antonella Barucci.  

Outre ses 13 instruments, la mission MMX est équipée d'un robot mobile franco-allemand baptisé Idéfix, qui se déplacera sur Phobos en éclaireur.