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Les 18 points lumineux d’une même étoile, capturés par les 18 segments du miroir principal du télescope spatial James Webb, qui doivent désormais être alignés © Nasa/AFP

Le télescope spatial James Webb a observé sa première étoile, a annoncé vendredi la Nasa en précisant que, comme attendu, l’astre était apparu flou et en 18 exemplaires, dans le cadre du processus d’alignement de son miroir principal. James Webb avait pris pour cible une étoile particulièrement lumineuse, afin de se faciliter la tâche. Ces photons ont été immortalisés il y a plus d’une semaine, le 2 février, grâce à l’instrument scientifique nommé NIRCam. 

Les 18 points lumineux reçus correspondent à la lumière réfléchie par l’étoile dans les 18 segments hexagonaux qui constituent le grand miroir principal. Il s’agit désormais de les aligner petit à petit pour qu’ils ne produisent plus qu’une image nette et unique. Le processus prendra environ un mois, puis il devra être répété avec les autres instruments scientifiques à bord, qui n’ont pas encore assez refroidi pour être utilisés. Des étoiles à la lumière de plus en plus faible seront utilisées. « Le fait que nous ayons trouvé les 18 points lumineux si proches les uns des autres, et au centre de la région de recherche, signifie que les miroirs sont déjà assez bien alignés », s’est réjoui lors d’une conférence de presse Marshall Perrin, scientifique du projet.

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« Selfie » pris par le télescope spatial James Webb, sur lequel on peut voir les 18 segments de son miroir principal © Nasa/AFP

Le télescope a également pris un « selfie », toujours grâce à NIRCam : sur une image en noir et blanc publiée par la Nasa, on distingue clairement les 18 petits miroirs, grâce à la lumière venue des étoiles et s’y réfléchissant. Loin d’être pris pour le seul plaisir, ce selfie sert aux équipes à vérifier l’alignement avec les instruments scientifiques.

James Webb, qui avait décollé depuis la Guyane française le 25 décembre, se trouve désormais à 1,5 million de km de la Terre, après s’être déployé dans l’espace lors de périlleuses manœuvres qui n’avaient jamais été tentées auparavant. D’une valeur de 10 milliards de dollars, il doit notamment explorer la formation des premières galaxies, et l’atmosphère d’exoplanètes en quête d’environnements potentiellement habitables.

Les premières images d’observations scientifiques, qui promettent d’être spectaculaires, sont attendues à l’été.