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Réduire la pollution de l’air aux niveaux recommandés par l’OMS pourrait permettra d'éviter plus de 50 000 morts par an en Europe © AFP/Archives Ina Fassbender

Réduire la pollution de l’air aux niveaux recommandés par l’OMS pourrait permettre d’éviter plus de 50 000 morts par an en Europe, selon une étude publiée mercredi qui appelle à une action rapide. L’Organisation mondiale de la santé estime que la pollution de l’air tue plus de sept millions de personnes par an dans le monde et provoque aussi maladies et absentéisme au travail. Le seuil recommandé par l’OMS pour les particules fines PM2,5 est de 10 microgrammes/m3 en moyenne annuelle et pour le dioxyde d’azote (NO2) de 40 μg/m3 en moyenne annuelle.

La nocivité des particules fines pour la santé est avérée, en particulier en milieu urbain (mortalité et maladies cardiovasculaires et respiratoires, troubles de la grossesse et de la croissance du fœtus…). L’étude, parue dans le Lancet Planetary Health Journal, a calculé les morts prématurées liées à ces deux polluants dans mille villes européennes. Respecter les recommandations de l’OMS permettrait d’éviter 51 213 morts prématurées par an, selon les chercheurs. Cette étude « montre que de nombreuses villes n’en font toujours pas assez pour s’attaquer à la pollution de l’air », estime Mark Nieuwenhuijsen, de l’Institut de Barcelone pour la santé globale (ISGlobal).

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Nombre de décès liés à la pollution aux particules fines, dioxyde d’azote et ozone en Europe en 2018 © AFP/Archives Simon Malfatto

Le nombre de morts lié à la pollution de l’air varie selon les villes, celles situées dans la plaine du Pô, en Italie, en Pologne et en République tchèque étant particulièrement touchées. À l’inverse, la capitale islandaise Reykjavik, Tromsø en Norvège, Umea en Suède et Oulu en Finlande sont moins exposées. En moyenne, 84 % de la population dans les villes est exposée à des niveaux supérieurs à ceux recommandés par l’OMS pour les PM2,5 et 9 % pour le NO2.

Pour Sasha Khomenko, coauteur de l’étude, il est important de mettre en place des mesures adaptées aux conditions locales, vu les variations dans les niveaux de pollution. Les changements à mener concernent le trafic routier, l’industrie, les aéroports, les ports, mais aussi le chauffage au bois et au charbon.