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Un jogger devant un panneau indiquant la direction d’un centre de tests sur le Covid-19, au sein d’un hôpital à Berlin, le 22 mars 2020 © AFP/Archives John MacDougall

L’Allemagne a augmenté le nombre des dépistages du Covid-19 à 500 000 par semaine, cette détection précoce contribuant en partie à maintenir le nombre des morts à un niveau relativement bas, selon un virologue qui s’est exprimé en ce sens jeudi. « La raison pour laquelle l’Allemagne compte si peu de décès par rapport au nombre des personnes infectées peut s’expliquer par le fait que nous faisons beaucoup de diagnostics en laboratoire », a expliqué au cours d’une conférence de presse Christian Drosten, le chef du département virologie à l’hôpital de la Charité à Berlin.

Fortement touchée par la pandémie provoquée par le nouveau coronavirus avec actuellement officiellement 36 508 cas répertoriés, l’Allemagne ne compte en revanche que 198 morts de la maladie. De fait, ce pays connaît l’un des taux de mortalité des personnes souffrant du Covid-19 les plus faibles au monde avec 0,5 % alors qu’il atteint 5,2 % en France et 7 % en Espagne par exemple.

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File d’attente devant un centre de tests à Berlin, le 20 mars 2020 © AFP/Archives Odd Andersen

Selon le ministre de la Santé, Jens Spahn, jusqu’à 500 000 tests ont été effectués « la semaine passée en Allemagne », avec « à peu près 10 % » de résultats positifs au Covid-19. « Ceci devrait représenter le plus grand nombre de tests pour un pays dans le monde en chiffres absolus et relatifs », a-t-il affirmé.

Le directeur de la Charité, Heyo Kroemer, a quant à lui ajouté que l’Allemagne avait également commencé à effectuer des tests plus tôt que les autres pays touchés par la pandémie.

M. Drosten a en outre expliqué que l’important maillage de laboratoires sur tout le territoire allemand avait aussi facilité la prise de conscience rapide face au virus et la nécessité d’effectuer des tests de manière massive et le plus rapidement possible.

Le ministère allemand de la Recherche a dit vouloir débloquer une enveloppe de 150 millions d’euros pour soutenir la mise en place d’un réseau permettant d’améliorer davantage les échanges entre laboratoires et hôpitaux universitaires.

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Une assistante médicale à un centre de tests en « drive in », à Nuertingen, dans le sud de l’Allemagne, le 9 mars 2020 © AFP/Archives Thomas Kienzle

Ce réseau aura pour mission de compiler des données sur tous les patients atteints du Covid-19 afin d'avoir une vue d'ensemble de leurs antécédents médicaux et de leur constitution et d'aider à concevoir un vaccin. M. Drosten s'est aussi déclaré en faveur d'un assouplissement des règles concernant la recherche d'un traitement.

« Nous sommes actuellement dans une situation où nous avons besoin d'un pragmatisme inhabituel. Nous voulons essayer des médicaments immédiatement disponibles pour combattre les effets de cette nouvelle maladie », a expliqué le virologue.

Dans ce but, il a estimé qu'il revenait aux autorités sanitaires de décider quels risques elles étaient prêtes à prendre pour tenter d'aider une population vulnérable comme celle des personnes les plus âgées. Mais il s'est dit « sceptique » vis-à-vis de la chloroquine pour combattre la maladie, estimant que les études n'étaient pour le moment pas suffisamment probantes. D'autres substances, comme le Favipiravir, utilisé pour combattre la grippe, seraient selon lui plus prometteuses.