Stabilisation mondiale du nombre de cancers de la prostate
Publié le - par le blob avec l’AFP
Le cancer de la prostate est le cancer masculin le plus fréquent dans 96 pays, mais le nombre et la mortalité se sont stabilisés ou ont baissé dans une trentaine de pays depuis les années 2000, a rapporté mardi l’American Cancer Society.
Sur 44 pays pour lesquels les données étaient disponibles, l’incidence du cancer de la prostate s’est stabilisée dans 33 pays, a augmenté dans quatre pays, dont la Bulgarie, et a baissé dans sept pays au cours des cinq dernières années disponibles (jusqu’à 2012 ou 2015 selon les pays). Quant à la mortalité, elle s’est stabilisée dans 54 pays, a augmenté dans trois et a baissé dans quatorze, selon une présentation partielle de l’étude mardi, lors d'une conférence à Atlanta.
C’est aux États-Unis que le recul du taux de cancers de la prostate a été le plus notable. Cela s’explique par la baisse du recours à un test de dépistage controversé, qui identifiait trop de tumeurs non dangereuses, selon l’auteure principale de l’étude, MaryBeth Freeman. L’incidence des cancers de la prostate dans ce pays a augmenté des années 1980 au début des années 1990, au fur et à mesure que le test de dépistage sanguin PSA (antigène spécifique de la prostate) se développait.
Mais ce test est imprécis et mène à trop de sur-diagnostics. Le dosage du PSA permet de repérer un taux anormal de cette protéine produite par la prostate, qui peut signaler un cancer, mais est plus souvent le symptôme d’autres maladies. Il produit fréquemment de faux résultats positifs. En outre, de nombreux cancers de la prostate ne sont pas agressifs et ne poseront pas de risque, les tumeurs ne se développant pas suffisamment. Un faux résultat positif peut avoir des conséquences néfastes sur le patient : anxiété, complications liées à la biopsie ou aux traitements anticancéreux.
En 2012, l’organisme de référence américain US Preventive Services Task Force a déconseillé le dépistage PSA. Depuis 2018, il a assoupli les recommandations et indique que pour les hommes de 55 à 69 ans, le test doit être une décision « individuelle ». Après 70 ans, le dépistage reste déconseillé. En France comme dans de nombreux pays, il n’est pas non plus recommandé de façon systématique.