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© AFP/Archives Peter Parks

Le gouvernement canadien a autorisé la production commerciale d’un premier saumon génétiquement modifié destiné à la consommation. La société américaine de biotechnologie AquaBounty, à l’origine de ce projet, a indiqué vouloir commencer l'élevage « dès que possible », à Rollo Bay, dans la province de l’Île-du-Prince-Edouard, dans l’est du Canada. Contacté par l’AFP, le gouvernement canadien n’a pas répondu. 

Cette pisciculture doit produire annuellement 250 tonnes de saumon génétiquement modifié à partir de la fin de 2020, en même temps qu’un autre site de l’entreprise dans l’État américain de l’Indiana. « Le Canada devient ainsi le second pays au monde à autoriser la production industrielle d’un animal génétiquement modifié, juste après les États-Unis », a souligné dans un communiqué l’organisation écologiste Vigilance OGM.

Le saumon transgénique conçu par AquaBounty contient un gène d’hormone de croissance qui lui permet de grossir plus rapidement que les autres saumons. Il peut atteindre sa taille adulte au bout de 16 à 18 mois, au lieu de 30 mois pour un saumon de l’Atlantique, dont il est issu et auquel a été greffé un gène de l’hormone de croissance du saumon quinnat du Pacifique (chinook).

Le Canada a autorisé ce saumon à la consommation en 2016, un an après les États-Unis, ce qui en a fait le premier animal génétiquement modifié à arriver dans les assiettes des consommateurs nord-américains. Les premiers saumons transgéniques vendus en magasin au Canada, sans étiquetage obligatoire, provenaient d’un petit d’élevage d’AquaBounty au Panama.

Avec la décision d’Ottawa d’autoriser la production, « davantage de Canadiens mangeront du saumon génétiquement modifié à leur insu », regrette Lucy Sharratt, de l’ONG Réseau canadien d’action sur les biotechnologies, dénonçant l’absence d’un étiquetage obligatoire. L’Argentine, le Brésil et la Chine ont aussi autorisé, à titre expérimental, l’élevage de saumon transgénique, selon AquaBounty.