Image légendée
Des vigiles veillent sur le site préhistorique de Stonehenge, à Amesbury, en Angleterre, le 26 avril 2020, alors qu'il est fermé au public pour cause d'épidémie de Covid-19 © AFP/Archives Adrian DENNIS

Les pierres du site préhistorique de Stonehenge, en Angleterre, pourraient venir d’un autre site situé au Pays de Galles, à plus de 200 kilomètres de là, une découverte qui lèverait une partie du mystère entourant ces célèbres mégalithes, estiment des archéologues.

Leur étude, qui doit être publiée dans la revue d’archéologie britannique Antiquity et fait l’objet d’un documentaire diffusé vendredi sur la BBC, montre, grâce à la datation des sédiments du sol et du charbon présent sur les lieux, que le cercle de pierres de Waun Mawn (dans le sud-ouest du Pays de Galles), a été érigé environ 400 ans avant un de ceux de Stonehenge. 

Les chercheurs de l’University College London (UCL) estiment que les pierres bleues et grises – caractéristiques du Pays de Galles – de Stonehenge ont pu y être déplacées par ses constructeurs au fur et à mesure que leur communauté a migré en Angleterre. 

Les scientifiques ont en effet remarqué qu’un cercle datant de 3 000 ans av. J.-C. sur le site mégalithique, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, avait copié la structure de celui de Waun Mawn, présentant exactement le même diamètre (110 mètres) et le même alignement face au lever du soleil lors du solstice d’été. 

Image légendée
Le site préhistorique de Stonehenge, à Amesbury, dans le sud de l'Angleterre, le 26 avril 2020 © AFP/Archives Adrian DENNIS

Cette découverte expliquerait beaucoup de choses sur le site de Stonehenge, notamment pourquoi ses monolithes n’ont pas été érigés à proximité immédiate de leur carrière, comme la plupart des sites datant de la même époque. 

Waun Mawn, où il ne reste désormais que quatre monolithes, est l’un des plus anciens cercles de pierre du Royaume-Uni, et le troisième plus grand du pays. La région environnante était une zone importante et densément peuplée jusqu’en 3000 avant J.-C., date à laquelle l’activité semble avoir brusquement cessé.

« C’est comme si (les habitants) avaient disparu. Peut-être que la plupart des gens ont migré, emportant leurs pierres – leurs identités ancestrales – avec eux », a déclaré le professeur Parker Pearson, de l’UCL.

Composé d’environ 80 pierres, le site mégalithique de Stonehenge a dû emprunter des roches à d’autres monuments que celui de Waun Mawn, estime le professeur : « Peut-être y a-t-il d’autres (monuments) à Preseli qui attendent d’être trouvés. Qui sait ? »