Image légendée
Le nouvelle fusée Vulcan Centaur du groupe industriel ULA décolle de Floride le 8 janvier 2024 avec à bord un alunisseur américain © AFP CHANDAN KHANNA

Le premier atterrissage d’un engin américain sur la Lune depuis plus de 50 ans devra probablement encore attendre : un alunisseur privé a rencontré une « anomalie » peu après son décollage lundi, perdant une grande quantité de carburant en vol, a déclaré l’entreprise Astrobotic l’ayant développé.

L’alunisseur a décollé de Floride avant l’aube lundi, à bord de la nouvelle fusée Vulcan Centaur du groupe ULA, qui regroupe Boeing et Lockheed Martin.

L’appareil, nommé Peregrine, a été mis sous tension peu après sa séparation d’avec la fusée, et la communication a pu être établie avec succès. 

Mais « malheureusement, une anomalie est survenue », a expliqué Astrobotic dans une déclaration sur X. Celle-ci a dans un premier temps empêché l’entreprise de réorienter l’appareil vers le Soleil, afin qu’il puisse recharger ses batteries grâce à ses panneaux solaires.

Une « manœuvre improvisée » a finalement réussi, permettant de recharger la batterie du vaisseau, a plus tard déclaré l’entreprise.

Elle a cependant ajouté que le problème résultait d’un souci au niveau du système de propulsion, causant « une perte critique » de carburant.

Dans la nuit de lundi à mardi, Astrobotic a indiqué qu’il ne restait qu’une quarantaine d’heures de carburant à Peregrine avant que l’engin ne devienne « incontrôlable ».

D’ici là, « le but est de parvenir à rapprocher autant que possible Peregrine de la Lune », a indiqué l’opérateur, sans préciser si un alunissage en catastrophe serait le cas échéant tenté. 

Astrobotic avait plus tôt publié une image montrant une partie de l’extérieur de l’appareil, visiblement endommagée : une photo qui appuie l’hypothèse d’un problème de propulsion, selon l’entreprise, qui a promis des nouvelles plus tard dans la soirée.

Peregrine a été développé par Astrobotic avec le soutien de la Nasa, qui a chargé cette entreprise de transporter jusqu’à la Lune du matériel scientifique — un contrat de 108 millions de dollars.

Astrobotic espérait devenir la première entreprise privée à réussir à se poser sur la Lune, et le premier engin américain à le faire depuis la fin du programme Apollo. La tentative d’alunissage était prévue le 23 février.

Ces dernières années, des compagnies privées israélienne et japonaise ont aussi tenté d’alunir, mais ces missions se sont soldées par des crashs.

Le patron d’Astrobotic, John Thornton, s’était dit conscient des risques d’échec lors d’une conférence de presse vendredi.