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Vue d’artiste de la planète Proxima d, février 2022 © ESO/AFP/Archives Handout

Après Proxima b et c, voici la petite dernière, Proxima d : les astronomes ont détecté une nouvelle planète orbitant autour de l’étoile Proxima du Centaure, la plus proche de notre Système solaire, selon une étude parue jeudi dans Astronomy & Astrophysics. D’un quart seulement de la masse de la Terre, c’est l’une des plus légères du catalogue des exoplanètes, riche de près de 5000 planètes tournant autour d’autres étoiles que le Soleil.

Proxima du Centaure est située à seulement quatre années-lumière de notre Soleil. Beaucoup plus petite et deux fois plus froide que lui, elle appartient à la catégorie des « naines rouges ». Mais l’étoile a beau être proche et pas trop grosse – donc peu éblouissante – il est compliqué d’y détecter des planètes dans son giron. Car lorsqu’on observe le « système Proxima », la Terre, l’exoplanète et son étoile ne se trouvent pas sur le même plan : on ne peut donc pas appliquer la méthode dite des transits, la plus « simple », qui consiste à capter les variations de luminosité provoquées par le passage d’une planète devant son étoile hôte, telle une mini-éclipse.

Il a donc fallu passer par la méthode des vitesses radiales, qui consiste à mesurer la vitesse de l’étoile en observant si elle s’approche ou s’éloigne de nous. Si des planètes orbitent autour, cette vitesse va légèrement varier. C’est ainsi qu’ont été découvertes il y quelques années Proxima b, de masse semblable à la Terre et située dans la zone « habitable » (ni trop près ni trop loin de l’étoile), et Proxima c, plus petite. 

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Vue d’artiste de la planète Proxima d, février 2022 © ESO/AFP/Archives Handout

« Lorsqu’on les a découvertes, on avait soupçonné un signal » provenant d’une troisième planète, raconte à l’AFP Baptiste Lavie, du département d’astronomie de l’université de Genève, membre de l’équipe utilisant le Très Grand Télescope (VLT) de l’Observatoire européen austral (ESO) au Chili. Mais ce signal était si faible qu’il a fallu poursuivre les observations à l’aide du spectrographe Espresso installé sur le VLT. Qui ont fini par confirmer une infime variation de la vitesse de l’étoile (1,4 km par heure) provoquée par une planète toute proche. 

Proxima d se trouve à 4 millions de kilomètres de son étoile, moins d’un dixième de la distance de Mercure par rapport au Soleil. Située à la limite de la zone habitable, elle met seulement cinq jours pour faire sa révolution.

Il s’agit « certainement d’une planète rocheuse, sa masse étant trop faible pour retenir le gaz », comme le font les géantes gazeuses du Système solaire que sont Jupiter, Saturne ou Neptune, selon l’astronome Baptiste Lavie. « Cette découverte extrêmement importante montre le potentiel de la méthode des vitesses radiales à révéler des populations de planètes légères, comme la nôtre, qui seraient les plus abondantes de notre galaxie et susceptibles d’abriter la vie », analyse Pedro Figuiera, responsable de l’instrument Espresso au Chili, cité dans un communiqué de l’ESO.