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Un médecin examine une femme infectée par la variole du singe dans une zone de quarantaine du centre de Médecins sans Frontières, en octobre 2018 à Zomea Kala, en Centrafrique © AFP/Archives Charles Bouessel

La variole du singe, dont plusieurs cas ont été détectés en Europe et en Amérique, est une maladie rare originaire d’Afrique dont on guérit en général spontanément. Pour l’heure, l’OMS dit ne pas redouter de pandémie. Qu’est-ce que cette maladie ?

Proche de la variole, elle est toutefois à ce jour considérée comme beaucoup moins grave et moins contagieuse. La variole du singe (« monkeypox » en anglais) ou « orthopoxvirose simienne » est une maladie considérée comme rare, connue chez l’être humain depuis 1970, identifiée pour la première fois en RDC (ex-Zaïre). « L’identification en mai 2022 de clusters de variole du singe dans plusieurs pays non endémiques (où la maladie ne circule pas, NDLR) sans lien direct avec des voyages en zone endémique est atypique », selon l’OMS. L’organisation se dit, « pour le moment », pas préoccupée par la possibilité d’« une pandémie mondiale » et juge « possible d’arrêter cette épidémie avant qu’elle ne s’étende ». La variole du singe est une maladie infectieuse qui est causée par un virus transmis à l’être humain par des animaux infectés, le plus souvent des rongeurs. Mais le virus a été découvert pour la première fois en 1958 au sein d’un groupe de macaques qui étaient étudiés à des fins de recherche, d’où son nom, explique l’Inserm.

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Graphiques sur les symptômes et les données disponibles sur la variole du singe © AFP John Saeki

L’incubation peut en général aller de 5 à 21 jours et les symptômes ressemblent, en moins grave, à ceux de la variole (fièvre, maux de tête, douleurs musculaires…) au cours des cinq premiers jours. Puis apparaissent des éruptions cutanées (sur le visage, la paume des mains, la plante des pieds), des lésions, des pustules et enfin des croûtes. Depuis 1970, des cas humains d’orthopoxvirose simienne ont été signalés dans une dizaine de pays africains. Au printemps 2003, des cas ont aussi été confirmés aux États-Unis, marquant ainsi la première apparition de cette maladie en dehors du continent africain. Comment se transmet-elle ?

L’infection des cas initiaux résulte d’un contact direct avec du sang, des liquides biologiques ou des lésions cutanées ou muqueuses d’animaux infectés. En l’état actuel des connaissances, la transmission secondaire — c’est-à-dire interhumaine — nécessite un contact étroit et prolongé entre deux personnes, et se fait principalement via la salive ou le pus des lésions cutanées formées au cours de l’infection. Plusieurs experts ont souligné que si ce virus pouvait être attrapé pendant une activité sexuelle, ce n’en est pas pour autant une maladie sexuellement transmissible. Cette transmission pourrait être due aux contacts intimes et rapprochés lors de rapports sexuels et non pas par le rapport sexuel en soi.

L’Onusida a mis en garde contre des dérapages homophobes et racistes, parfois constatés dans les commentaires sur la variole du singe, qui pourraient « rapidement miner la lutte contre l’épidémie ». Quelle gravité ? La variole du singe, telle que connue jusqu’à présent, guérit en général spontanément et les symptômes durent de deux à trois semaines. Les cas graves se produisent plus fréquemment chez les enfants et sont liés à l’ampleur de l’exposition au virus, à l’état de santé du patient et à la gravité des complications. Le taux de létalité de la maladie varie de 1 à 10 % selon le variant (il en existe deux), des taux observés en zone endémique, dans des pays au système de santé défaillant. Mais une prise en charge médicale adéquate réduit considérablement les risques et la plupart des personnes guérissent spontanément. Dans les pays où la maladie a été repérée récemment, les cas observés sont pour la plupart bénins et il n’y a pas de décès recensés.

Existe-t-il un traitement ? Il n’existe pas de traitements ou de vaccins spécifiques contre l’orthopoxvirose simienne, mais des médicaments et vaccins conçus contre la variole peuvent être utilisés contre la variole du singe. Il a été prouvé dans le passé que la vaccination antivariolique avait alors une efficacité évaluée à 85 % pour la prévention de l’orthopoxvirose simienne. Les vaccins de 1ère et de 2e génération ne sont plus utilisés pour la population générale depuis 1984, du fait de l’éradication de la variole. Un vaccin de 3e génération (vaccin vivant non réplicatif c’est-à-dire ne se répliquant pas dans l’organisme humain) est autorisé en Europe depuis juillet 2013 et indiqué contre la variole chez les adultes. Il dispose également d’une autorisation de mise sur le marché aux États-Unis pour la prévention de la variole et de la variole du singe. Côté traitements, certains médicaments antiviraux, conçus notamment contre la variole, peuvent être utilisés pour traiter ou limiter les effets de la variole du singe, comme le tecovirimat.