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World Data Center for Geophysics and Marine Geology, National Geophysical Data Center, NOAA

Des chercheurs néo-zélandais et australiens ont réussi à cartographier pour la première fois l’intégralité du continent englouti Zealandia. En prélevant des échantillons de basaltes, de grès et de galets dans la mer de Corail, ils ont identifié et daté les principales formations géologiques du nord de Zealandia. Les résultats de cette étude passionnante, publiée dans la revue de l’American Geophysical Union (AGU), lèvent le voile sur l’histoire de cette Atlantide des antipodes. 

Ce continent sous-marin de 4,9 millions de kilomètres carrés, est niché dans le sud-ouest de l’océan Pacifique. Parmi les terres émergées, on retrouve la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie et quelques îles éparses, dont les célèbres îles Norfolk, Lord Howe et Loyauté, ainsi que des récifs coralliens déserts comme Chesterfield, Fairway et Nereus.

En 2019 déjà, la partie sud de Zealandia avait été cartographiée. Les résultats ont révélé l’ampleur de l’étirement, de la torsion et de l’amincissement de la croûte continentale lors de sa séparation de Gondwana, le supercontinent.

La publication de 2023, quant à elle, change de cap en se concentrant sur la zone nord, soit celle située entre la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie et l’Australie. Elle a permis d’identifier une vaste région volcanique qui s’est enflammée le long de la périphérie du supercontinent Gondwana.

En effet, Zealandia, autrefois connecté au supercontinent Gondwana, s’est séparé il y a environ 160 millions d’années, à l’ère des dinosaures. La région a été le théâtre d’une activité volcanique intense. Il y a environ 100 millions d’années, un processus de distension de la croûte terrestre a commencé, entraînant un amincissement généralisé de Zealandia, qui s’est progressivement séparé de l’Antarctique occidental au sud et de l’Australie au nord. L’amincissement de la croûte et le refroidissement ultérieur ont finalement conduit à l’engloutissement du continent.

La co-auteure, Wanda Stratford, précise : « Jusqu’à présent, le rôle du magma dans la séparation de Gondwana avait été sous-estimé. Nous pouvons désormais constater que ces coulées de lave s’étendent sur une superficie de 250 000 km2 à travers le continent, soit environ la taille de la Nouvelle-Zélande elle-même. » Les anomalies magnétiques dans ces zones correspondent aux mêmes roches de lave basaltique qui ont été extraites par dragage de roches.  

Ces résultats devraient ouvrir la voie à des recherches plus ciblées sur les risques naturels, les ressources et l’environnement de la Nouvelle-Zélande.