Bonjour à tous, au sommaire cette semaine,
- Une peinture de 40 000 ans sur l’ile de Bornéo
- Un trou noir au centre de notre galaxie
- Des bourdons face aux pesticides
- Et enfin, une intelligence artificielle pour effectuer des contrôles aux frontières.
Une peinture de 40 000 ans
Voici ce qui pourrait être la plus ancienne peinture figurative connue à ce jour : un animal peint il y a au moins 40 000 ans dans une vallée située dans la partie indonésienne de l'île de Bornéo. L'animal n'est pas facile a identifié mais il pourrait s'agir d'un banteng qui est un petit bœuf sauvage comme celui représenté en dessous.
Dans la même grotte, trois pochoirs de mains de la même couleur rouge-orange ont été datées entre 37 000 ans et 52 000 ans.
Cette région de Bornéo, le Kalimantan orientale, fourmillent de grottes, situées dans des vallées reculées. Les archéologues australiens qui ont fait cette découverte ont passé deux saisons à naviguer et à escalader les pentes boisées pour agrandir le bestiaire et les traces laissées par les hommes et les femmes de la préhistoire.
Ils ont ainsi identifié à Bornéo comme dans l'île voisine de Sulawesi, trois périodes : la plus ancienne, datée d'environ 40 000 ans, caractérisée par ces mains et ces gros animaux orangés. Puis, une nouvelle vague, 20 000 ans plus tard, dominée par des pochoirs à la main de couleur pourpre et de petites peintures anthropomorphes de la même couleur.
Puis une phase finale il y a 4000 ans, caractérisée par des représentations humaines, des bateaux et des formes géométriques généralement exécutés avec des pigments noirs.
Un calendrier très similaire, selon les chercheurs, à celui de l'art rupestre tel qu'il s'est développé en Europe occidentale.
Un trou noir au centre de notre galaxie
Le disque de matière au centre de la Voie Lactée abrite bien un trou noir. Ce qui n’était jusqu’à présent qu’une hypothèse vient d’être vérifié par une équipe internationale utilisant les quatre télescopes de 8 m de l’ESO au chili. Ces quatre télescopes, observant ensemble comme un unique instrument virtuel de 130 mètres de diamètre ont observé la région du centre de la Voie Lactée avec l’instrument Gravity. Ce spectrographe interférométrique a mis en évidence des mouvements de gaz extrêmement rapides à proximité immédiate du trou noir. Ces mouvements comparables à des éruptions prennent place dans un disque de matière se déplaçant à des vitesses de 100.000 km par seconde, le tiers de la vitesse de la lumière. Ces observations, les plus précises à ce jour sont en parfait accord avec la théorie de la relativité.
D’autres observations de ce trou noir ont été menées par l’Event Horizon Telescope, mais les résultats de ces observations ne seront disponibles qu’en 2019.
Les colonies ont le bourdon
Il ne fait plus de doute que les néonicotinoïdes – ces composés chimiques présents dans de nombreux pesticides – affectent les colonies d’insectes polinisateurs comme les abeilles ou les bourdons. Parmi les impacts négatifs les plus frappants, figure la réduction de la taille des colonies. Néanmoins, la manière dont ces molécules affectent les insectes reste mal connue.
Pour tenter d’en comprendre le principe, une équipe américaine de l’Université d’Harvard a mis au point une plateforme robotique automatisée afin d’espionner des colonies de bourdons exposées à de l’imidaclopride, un néonicotinoïdes couramment utilisé dans les pesticides, et ceux à des concentrations réalistes, celles présentes notamment dans les cultures ayant subi ces traitements.
L'exposition à ces molécules neurotoxiques entraine des changements mesurables dans le comportement des ouvrières : elles sont moins actives, moins attentives au soin ou au nourrissage des larves, et restent la plupart du temps à la périphérie du nid.
Étonnamment, ces effets comportementaux différent considérablement en fonction de l'heure du jour : l'inactivité des ouvrières est ainsi bien plus marquée la nuit.
L’étude montre également que l’imidaclopride altère la régulation thermique des colonies.
Tous ces facteurs réunis expliquent ainsi comment l’exposition aux néonicotinoïdes aboutit à une réduction des colonies et à une mortalité de insectes polinisateurs. Une raison de plus de légiférer sur la question.
iBorderCTRL
Une intelligence artificielle pour effectuer des contrôles aux frontières
«Que transportez-vous dans votre valise?» ; «Si j'ouvre votre valise, est-ce que j'aurais la confirmation que vous me dites la vérité?». Voilà le type de questions qu’un avatar numérique pourrait vous poser si vous vous rendez bientôt dans certains aéroports européens. Un système d'intelligence artificielle financé par l’union européenne baptisé iBorderCtrl va être testé pendant 6 mois à la frontière de la Hongrie, de la Lettonie et de la Grèce. Son but : accélérer les contrôles dans les aéroports.
Concrètement, avant de traverser la frontière, le voyageur devra fournir ses documents officiels d’identité et se placer devant une webcam pour répondre à des questions. Les réponses seront alors passées au crible d’une sorte de détecteur de mensonge nouvelle génération. Basé sur une technologie de reconnaissance faciale développée par la Manchester Mertopolitan University, iBorderCTRL est censé évaluer si les réponses données par l'individu sont en adéquation avec ses expressions faciales, grâce à l'analyse de 38 micromouvements du visage. En cas de mauvais score, l’individu suspecté d’avoir menti est contrôlé par de véritables agents, 100% humain cette fois !
Outre les questions éthiques très sérieuses que pose ce projet, c'est aussi l'efficacité technologique qui n'est pas garantie. iBorderCtrl a été testé uniquement sur 32 personnes avant d'être mis en place et obtient un taux de réussite de 76% pour le moment. Dernière critique, et pas des moindres, les bases scientifiques de l’analyses des micromouvements en matière de détection des mensonges est loin de faire l’unanimité…
Final
Voilà, cette émission est terminée. Rendez-vous dans 15 jours pour un nouveau numéro du journal des sciences. Bonne semaine à tous