Bonjour à tous. Au sommaire cette semaine :
- La toute première exolune
- Des accidents évités grâce au smartphone
- Le secret des éléphants pour lutter contre les grosses chaleurs
- Et puis, première semaine d’octobre oblige, les tout nouveaux lauréats du prix Nobel.
Première exolune
C’est avec les satellites les plus pointus de notre époque qu’on a peut-être enfin trouvé la première lune tournant autour d’une exo planète.
Le satellite astronomique Kepler a découvert en mai 2016 une grosse planète tournant en une dizaine de mois autour d’une étoile lointaine de la constellation du cygne. La planète pourrait avoir 10 fois la masse de Jupiter, la plus grosse planète du système solaire. Cette planète se signalait en passant devant son étoile et en faisant baisser la lumière de celle-ci. Des diminutions secondaires de lumière donnent à penser qu’une grosse lune pourrait tourner autour de la planète géante.
Le télescope spatial Hubble a été mis à contribution pour observer la planète et chercher la lune potentielle. Une quarantaine d’heures d’observations ont permis de vérifier effectivement la présence d’une lune probablement aussi grosse que notre planète Neptune. Il reste encore à préciser l’orbite de cette lune et de nouvelles observations sont prévues pour Hubble. Kepler de son côté vient d’être mis en sommeil, et son successeur, la satellite TESS, n’est pas conçu pour observer si loin. Quoi qu’il en soit, la présence de cette lune autour de la planète Kepler 1625B semble cette fois-ci avérée.
Peau d’éléphant
Les éléphants d’Afrique s’aspergent d’eau pour se rafraîchir. Un rafraîchissement d’autant plus nécessaire que l’éléphant ne possède pas de glandes sudoripares, donc il ne peut pas transpirer. C’est sa peau, couverte de minuscules crevasses qui jouent le rôle de régulateur thermique.
Elle est en effet capable d’absorber et de retenir cinq à dix fois plus de quantité d’eau qu’une surface plane. Ces crevasses permettent aussi à la boue de s’y incruster, ce qui protège le pachyderme des parasites et de la chaleur du soleil.
Des chercheurs de l’Université de Genève ont observé la peau au microscope et ils ont montré que ces crevasses sont des fractures dans l’épiderme.
Car contrairement à la peau humaine, la structure de la peau de l’éléphant n’est pas lisse, mais vallonnée. Pendant la croissance la peau s’épaissit, les tensions s’accumulent sur ces creux et ses bosses, et la peau finit par craquer et se crevasser. Une thèse corroborée par le fait que les éléphants nouveau-nés n’ont pas de crevasses sur la peau.
Éviter un accident grâce à son smartphone
De plus en plus de piétons distraits par l’utilisation de leur téléphone portable sont victimes d’accidents. C’est notamment pour lutter contre ce problème croissant qu’une équipe d’informaticiens de l’Université de Purdue, aux États-Unis, a mis au point un système innovant – baptisé « Phade » – capable d’alerter instantanément sur son téléphone portable le piéton en danger, et ce, de manière totalement anonyme.
Pour fonctionner, cette technologie s’appuie d’abord sur les caméras de surveillance déjà nombreuses dans les espaces publics. Un serveur recevant les flux vidéo permet d’identifier le mouvement des personnes et éventuellement la présence d’un danger comme l’arrivée d’une voiture. Mais comment alerter la personne concernée sans connaître son numéro de téléphone ou son adresse IP.
En fait, dans le même temps, une application présente sur le téléphone capte les mouvements de l’appareil et les compare aux données recueillies par les caméras. Quand les données coïncident, le téléphone est capable de recevoir un éventuel message d’alerte. Avantage du procédé : il est complètement anonyme puisque seul le téléphone fait le lien entre les différentes données recueillies, et non le serveur distant.
Lors de tests en mode réel, « Phade » a ainsi pu distinguer jusqu’à 10 personnes avec une exactitude de près de 90 pour cent dans un délai de seulement 3 secondes.
Ce système prometteur pourrait trouver des applications dans bien d’autres domaines que la mobilité urbaine. Il pourrait par exemple permettre de proposer des contenus contextualisés dans des musées ou des centres commerciaux tout en préservant la vie privée des utilisateurs.
Nobel 2018 : un Français parmi les lauréats
En ces premiers jours d’octobre, l’Académie royale des sciences de Suède a dévoilé les noms des Nobel 2018. Un Français se trouve parmi les lauréats.
Côté médecine ont été distingués l’Américain James P. Allison et le Japonais Tasuku Honjo pour leurs travaux sur l’immunothérapie. L’un est professeur à l’université du Texas, l’autre enseigne à l’université de Kyoto et tous deux avaient déjà reçu, en 2014, le prix Tang, la version asiatique des Nobel. Leurs travaux ont permis de mettre au point de nouveaux médicaments contre le cancer, qui consistent à stimuler les défenses immunitaires de l’organisme contre les tumeurs. L’immunothérapie permet aujourd’hui de soigner des cancers réputés incurables il y a quelques années encore, comme le mélanome métastasique ou certains cancers du poumon ou de l’ovaire.
Le Prix de physique a quant à lui été décerné à trois chercheurs pour leurs travaux en physique des lasers, eux aussi qualifiés de « révolutionnaires » par le comité Nobel. Il s’agit de l’Américain Arthur Ashkin, des laboratoires Bell, du Français Gérard Mourou, de l’École Polytechnique et de la Canadienne Donna Strickland, de l’université de Waterloo – la troisième femme à recevoir le Nobel de physique. Grâce à leurs travaux, on peut désormais observer des objets extraordinairement petits, de l’échelle de la molécule ou même de l’atome, ou des phénomènes fabuleusement courts, de l’ordre de la femtoseconde, soit 10-15 secondes.
Final
Voilà, c’est tout pour cette semaine. Rendez-vous vendredi prochain pour un nouveau tour d’horizon de l’actualité scientifique.