SUPERNATUREL FEVRIERCOMMENTAIRE
Souvenez vous, il y a eu les fleurs du printemps, l’été, l’automne rougissant et maintenant l’hiver. Le gel de janvier a tout cristallisé, l’eau du bassin est prise en glace, c’est difficile pour les animaux d’y boire. La nourriture se fait rare, beaucoup sont morts, d’autres, endormis, attendent les beaux jours
GENERIQUE
En Février, les cerisiers sont nus, le soleil se lève de plus en plus tôt, la durée du jour augmente beaucoup plus rapidement qu’en janvier, mais le temps est froid et sec.
Les premières fleurs apparaissent dans l’herbe, il s’agit de perce neiges, même s’il n’y a pas eu de neige, les noisetiers aussi fleurissent déja, les chatons jaunes sont les fleurs mâles, les petites roses sont les fleurs femelles. D’autres s’ouvriront bientôt. L’ortie sort de terre, aux côtés des premières feuilles de la rose trémière.
Dans le champ, les corneilles cherchent peut être de vers de terre. Elles communiquent entre elles avec des cris très variés et se regroupent en bande pour passer la mauvaise saison.
Au loin, les chevreuils sortent à découvert pour glaner des grains oubliés dans les champs non labourés.
Reconnaissable à ses plumes rouges sur le ventre, un pic épeiche est à la recherche de larves tapies sous les écorces des arbres morts. Il martèle le tronc avec son bec pour en détacher l’écorce et creuser des trous dans le bois.
Il ne s’intéresse pas à l’énorme cocon de chenilles processionnaires accroché au pin juste derrière lui. Ce cocon est percé de trous qui permettent aux chenilles de sortir pour se nourrir la nuit. Exposé au Sud, les chenilles profitent en journée des rayons du soleil. Mais le cocon est vide. les processionnaires du pin sont parties.
Elles ont tout pour plaire: un corps velu, recouvert de poils urticants qui peuvent entrainer la mort de tout animal qui les attaquerait. 600 000 poils peuvent être projetés par une seule chenille en cas d’agression. Les chenilles se suivent en file indienne, en contact permanent les unes avec les autres. La colonie se déplace par mouvements saccadés. La procession est menée par une femelle jusqu’à trouver un endroit favorable pour s’enfouir, chacune tissera son cocon qui donnera lieu à un papillon. Avec le réchauffement climatique cette espèce progresse vers le Nord et rien se semble arrêter ces processions urticantes. Peu d’oiseaux s’en nourrissent, une espèce en raffole, la mésange. Elle peut manger jusqu’à 40 chenilles par jour, et contrer ainsi la progression de ces ravageurs.
Les scientifiques ont fait un calcul. Avec la transformation des milieux par l’homme, le réchauffement inéluctable du climat, la moitié des espèces connues aura disparu d’ici la fin du siècle. Le problème c’est que nous avons besoin de ce monde vivant et que nous ne pouvons pas vivre longtemps sans lui.
Les espèces qui se reproduisent vite avec une grande variabilité pourront s’adapter et éviter l’extinction. La biodiversité sur le long terme rebondira, comme elle l’a toujours fait. Elle se détruit et se renouvelle sans cesse. Heureusement, elle n’a pas besoin de nous !