Trafic d’ivoire
Le commerce international de l’ivoire est illégal depuis 1989, mais en raison du braconnage, le nombre d’éléphants d’Afrique ne cesse de diminuer. Pas moins de 111 000 individus ont disparu entre 2005 et 2015, et il ne reste aujourd’hui que 415 000 éléphants d’Afrique sur Terre.
Pour lutter contre ce trafic, une équipe internationale pilotée par l’université de Washington a tenté de remonter les filières de braconnage en procédant à une véritable enquête scientifique. Les chercheurs ont procédé à une analyse génétique systématique des défenses saisies par les autorités judiciaires au cours des trois dernières années. Ces analyses peuvent permettre d’identifier un individu, une famille voire la région où vivaient les pachydermes.
En associant ces données avec les ports d’origine des cargos saisis, les scientifiques ont ainsi pu démontrer que le nombre de réseaux de contrebande est aujourd’hui très limité. Il y en aurait principalement trois : basés à Mombasa au Kenya, à Entebbe en Ouganda, et à Lomé au Togo.
Plusieurs procès sont actuellement en cours contre ces trafiquants, mais faute d’éléments à charge suffisamment probants, il n’est pas toujours facile de les condamner. Les chercheurs espèrent ainsi que leur méthode pourra contribuer à apporter des preuves tangibles à leur encontre, et limiter ainsi le braconnage des éléphants.
Peau de robot
Plutôt que de construire des robots spécifiques à chaque usage (images Boston Dynamics), pourquoi ne pas transformer n’importe quel objet en robot, pourvu qu’il soit assez déformable ? C’est l’approche originale que privilégie cette équipe de l’université de Yale, aux États-Unis.
Les chercheurs ont choisi de miser sur des habillages robotisés adaptables et réutilisables à l’infini. Les robots ainsi créés peuvent se déplacer de différentes façons, saisir ou même manipuler des objets. En fonction de la tâche visée, les peaux robotiques peuvent être assorties de caméras ou de capteurs. Par exemple, le dispositif de maintien de la posture dorsale détecte la déformation des feuilles de peau robotique, et le système exerce alors une force opposée pour redresser le dos.
Plusieurs « Robotic skins » peuvent être superposées sur un même objet pour réaliser des mouvements complexes, comme des compressions et des flexions simultanées.
Cette technologie a été développée avec le soutien de la Nasa, qui souhaite pouvoir bénéficier de systèmes robotique souples pour ses astronautes, mais aussi pour ses engins autonomes d’exploration. Ces peaux robotiques sont aussi extrêmement légères et peu encombrantes, bref, parfaites pour les missions spatiales.
L’observateur des glaces
Le climat change et les glaciers fondent. Pour quantifier ces changements, la Nasa vient de lancer un satellite qui surveillera le niveau des glaciers.
Icesat 2 a été lancé le 15 septembre depuis Vandenberg en Californie, par la dernière fusée Delta 2. Le satellite de plus d’une tonne a été mis sur une orbite polaire à 500 km d’altitude, de façon à repasser tous les 90 jours environ. Depuis cette orbite, le satellite tirera au laser 10 000 fois par seconde en direction du sol, et mesurera le temps de retour du signal. Ces mesures permettront de mesurer très précisément les changements d’épaisseur de la couche de glace. ICESat-2 devrait ainsi aider les scientifiques à comprendre l’ampleur de la contribution de la fonte des glaces à la montée des océans.
(…)
Ce satellite, le second de la série des observateurs des glaces, est parti pour une mission de trois ans, mais celle-ci pourrait être prolongée durant une dizaine d’années.
Abeilles altruistes
Lorsqu’une reine et ses abeilles quittent la ruche pour trouver un nouvel endroit, elles s’installent temporairement sur une branche d’arbre pendant que certaines partent explorer le voisinage en quête d’un nouveau logis.
La forme de l’essaim est généralement celle d’un cône inversé. Mais elle s’adapte pour résister au vent, aux températures élevées, à la pluie ou aux prédateurs.
En installant un essaim dans un laboratoire à Harvard, des chercheurs ont tenté de comprendre les mécanismes collectif et individuel engagés dans l’adaptation de l’essaim à son environnement.
Pour cela, ils l’ont secoué en variant les amplitudes, les fréquences et la durée et observé le comportement de l’essaim et des individus qui le composent. Face à des secousses horizontales par exemple la réaction de l’essaim a été d’élargir son emprise à la base de la structure pour gagner en stabilité.
Pour comprendre le comportement des individus de la colonie, les chercheurs ont scruté les déplacements des abeilles positionnées au pourtour de l’essaim : elles se sont déplacées vers le haut pour renforcer le socle de l’édifice, acceptant ainsi de supporter individuellement une pression supérieure à celle de leur position initiale. Ce comportement altruiste bénéficie au collectif puisque comme l’ont confirmé les modélisations, la pression moyenne partagée par l’ensemble des membres de la colonie, elle, diminue.