Pourquoi chez-vous ? Tristan Renault – Vétérinaire, chercheur en santé animale à l’Ifremer
Ce qui m’a amené à faire de la recherche c’est certainement cette curiosité, en particulier pendant les vacances d’aller se promener sur la plage et de regarder et de découvrir un certain nombre de choses inconnues et d’essayer de comprendre à quoi correspondaient ces choses inconnues. Retourner des cailloux, de regarder ce qu’il pouvait y avoir en-dessous. Et donc se dire : « C’est tout un monde ! » et d’essayer de comprendre ce qu’était ce monde. Travailler dans le domaine de la mer, c’était effectivement un rêve d’enfance. En ayant ce rêve en tête, on met en place un certain nombre de briques, je dirais on répond à un certain nombre d’opportunités qui fait qu’effectivement les choses peuvent se passer. Dans ce monde marin, qu’est-ce qui se passe en matière de maladies, qu’est-ce qu’on peut découvrir de nouveau aujourd’hui et qu’est-ce qu’effectivement ces découvertes peuvent amener en matière de compréhension générale sur la mer, sur le domaine maritime ? Je suis en responsabilité d’un département à l’Ifremer qui s’occupe de ressources biologiques. Quelque part, il y a quand même un trait commun entre l’ensemble de ces unités. Et donc ce trait commun, c’est effectivement déjà le premier élément qui va permettre du lien. Et que des questions qui sont posées sur une thématique donnée puissent nourrir une autre thématique. La gestion des équipes de recherche, c’est aussi finalement un monde de recherches. C’est un champ d’expérimentation, c’est de tester un certain nombre de choses et de regarder comment ces choses fonctionnent. Beaucoup de questions finalement sont issues d’une observation qu’on fait par l’œil. Après on a développé un certain nombre de méthodologies, de techniques pour améliorer cette capacité de vision, chercher des choses qui sont sous forme de traces et que l’œil n’est pas capable de voir. Donc on va amplifier pour que cette trace devienne visible. Il y a eu beaucoup d’activité autour par exemple de la description d’agents pathogènes, donc qui sont des virus qu’on ne voit pas à l’œil nu. Avec la nécessité d’utiliser d’autres outils, ces outils-là nous donnent une information qu’on réanalyse avec l’œil au final. Ce qu’on voit, la forme, la couleur, je dirais la texture, sont des clés qui vont nous permettre d’ouvrir certaines boîtes et de mettre les choses dans les boîtes. Et donc derrière ça, c’est effectivement peut-être ce sentiment rassurant de se dire : « Ce que je vois, c’est beau, ça m’émerveille, mais en même temps ça me rappelle quelque chose et je suis en capacité finalement de le nommer. » Il y a ce lien avec l’art. De voir des virus en microscopie électronique, ce sont des choses qui sont aussi finalement belles en soi. Quand on voit des particules virales qui ont une symétrie, qui vont avoir certaines formes et qu’on a utilisé des colorations, vous avez du bleu, du vert, du violet, etc. Je pense que c’est plus que simplement une lamistologie… La recherche pour moi ça a aussi une connotation de promenade. Cette capacité finalement de se promener le long d’un chemin et de regarder à droite et à gauche ce qu’il y a et s’émerveiller et puis aussi se poser des questions. On utilise le terme « chercheur », on n’utilise pas le terme « trouveur ». Pour beaucoup de gens, c’est le chemin qui les attire plus que l’objectif ou la maison au bout du chemin. C’est ça qui apporte aussi une joie et finalement de se dire aussi que la vie est un chemin joyeux.
Réalisation :
Geneviève ANHOURY
Production :
Ex Nihilo avec la participation d'Universcience
Année de production :
2016
Durée :
3min44
Accessibilité :
sous-titres français