Pour faire une photographie d’un événement rapide, comme dans le cas de l’épisode précédent, nous procédons dans le noir, l’appareil avec son obturateur grand ouvert, et le flash qui se déclenche automatiquement avec le bruit de l’événement.
Cette fois-ci, nous allons réaliser une expérience plus délicate. Nous allons exploser un ballon rempli d’air.
Si je reprends mon équipement, réglé comme précédemment, le micro, le boîtier de commande et un flash rapide, voilà ce que nous obtenons : …
…en 10 millièmes de seconde il n’y a déjà plus rien. Et même si je réglais le retard de mon boîtier électronique à sa valeur minimum…
…il n’y aurait encore rien. Se peut-il que cette explosion soit instantanée ? Non !
En fait ce qu’il faut comprendre, c’est que le son se déplaçant à 1 200 km/h, pour parcourir 34 centimètres depuis le ballon jusqu’au micro, il va mettre une milliseconde. Et ce retard il faut le supprimer en mettant le micro au plus près du ballon. Ensuite, je vous avais promis une explosion et non pas un simple éclatement. Pour ce faire, dans le noir, je vais gonfler le ballon jusqu’à ce qu’il éclate tout seul par surpression… Allons-y !
Si on affaiblit localement le ballon, comme avec la paire de ciseaux, on va se retrouver avec deux morceaux principaux. Si maintenant on gonfle le ballon jusqu’à son maximum, chaque molécule de caoutchouc sera tendue jusqu’à son extrême limite. Et à la première faiblesse, et ce, avec une remarquable régularité, ce sera la désintégration.
Et alors ?
C’est comme si nous étions tous les molécules de ce ballon ! Nous sommes tous là à endurer la contrainte. Mais si l’un de nous cède, cela peut être le découragement total. Dans un volume fini, on ne peut pas introduire une infinité de choses. À vouloir l’ignorer pour nos désirs, mais aussi pour nos besoins, c’est peut-être bien notre fin qui sera prévisible.
Et vous, qu’imaginez-vous ?