7.8 c'est la catégorie des très grands séismes continentaux. On observe très rarement plus que ce type de magnitude. Dans la nuit du 5 au 6 février, un violent séisme a frappé la Turquie et la Syrie voisine. Un séisme ravageur : le bilan humain a dépassé les 16000 morts et ne cesse de croître. Des secousses meurtrières, suivies de répliques presque aussi puissantes que le séisme initial, ont dévasté la région. Une combinaison telle qu'au niveau de la faille, un glissement de quelques mètres a été observé vers le sud-ouest. Un déplacement encore difficile à mesurer. Certes le séisme s'est produit dans une région déjà classée comme zone à risque, mais sa rare intensité surprend les sismologues - Les dégâts de ce grand séisme en premier lieu sont dûs à sa magnitude (7.8) : c'est un très grand séisme continental, qui en plus se produit dans une zone relativement peuplée avec plusieurs villes de taille moyenne à importante, qui ne sont pas non plus toutes très bien préparées en termes de construction à avoir ce genre de très grands séismes. Il s'est produit sur la faille qu'on appelle "est-anatolienne" qui est l'une des deux grandes failles en Turquie ; l'autre étant la faille "nord-anatolienne" dont on a plus parlé dans les dernières décennies, entre autres parce qu'elle pourrait menacer Istanbul. Et donc ce n'est pas celle-là, au nord de la Turquie, c'est celle à l'extrémité orientale de la Turquie. Du fait de la tectonique des plaques, la Turquie se déplace vers l'ouest. Donc il y a un mouvement relatif entre la Turquie et la péninsule arabique. Ça dépend ce qu'on appelle "prévoir" : oui c'est une zone sur laquelle on sait qui a des séismes. On a des informations passées. Mais quand on dit ça, on voit aussi la difficulté : il y a eu des séismes forts sur cette faille mais il y a plus d'un siècle et déterminer exactement quand ce genre de séisme va se reproduire est très difficile. On sait que ça va se produire : le type de récurrence, c'est peut-être de l'ordre du siècle mais non, on ne pouvait pas dire, quelques jours à l'avance que le séisme allait se produire. Alors achevé, non, il y aura des répliques. Dont d'ailleurs une, qui nous a particulièrement surpris dans la communauté sismologique : c'est la réplique qui s'est produite 10 heures après le premier séisme de magnitude presque similaire. Donc ça c'est pas très commun effectivement d'avoir une magnitude aussi forte d'autant plus que le séisme principal avait touché la grande majorité de la faille "est-anatolienne" et ce qui était difficile à anticiper, c'est que c'est une faille annexe qui a été le lieu de cette très grande réplique. Une hypothèse d'un séisme encore très fort n'est pas à exclure. Ce n'est pas le scénario le plus probable mais il est pas impossible.
Réalisation :
Léocadie Martin
Production :
Universcience
Année de production :
2023
Durée :
3min32
Accessibilité :
sous-titres français