Orages : sommes-nous bien protégés ?
Dans un contexte de changement climatique où les phénomènes orageux sont susceptibles d’augmenter en fréquence et en intensité, il est légitime de se demander si nous sommes bien protégés des risques liés aux orages violents. Pour en débattre, nous avons sollicité les experts Stéphane Pedeboy, directeur technique de la société Météorage et le lieutenant Patrick Chavada, Conseiller technique pour la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.
Un épisode de la série de débat "Versus"
Réalisation : Anthony Barthélémy
Production : Universcience
Année de production : 2019
Durée : 22min00
Accessibilité : sous-titres français
Orages : sommes-nous bien protégés ?
Je m'appelle Patrick Chavada, je suis l'animateur de la Commission prévention et éducation du citoyen face aux risques, de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, et pour que chaque citoyen soit acteur de sa propre sécurité, je pense qu'il est nécessaire d'avoir beaucoup d'informations sur les catastrophes climatiques et notamment, les phénomènes météos intenses qui se produisent au niveau national, afin que chacun puisse avoir les bons comportements. Je m'appelle Stéphane Pédeboy, je suis le directeur technique de Météorage, Je pense que le système de vigilance mis en place par Météo-France est bon, il reste malgré tout des espaces de progrès sur la délivrance du message, et sa bonne compréhension par le public. "Voici la carte de France des orages d'hier, entre 0h et minuit, l'ordinateur de la société Météorage "Franklin", a enregistré 40 mille décharges." "L'homme sait désormais déclencher la foudre en laboratoire, en Seine-et-Marne, le centre d'essai EDF recrée artificiellement des éclairs pour mieux étudier un phénomène qui touche chaque année 18 000 pylônes à haute tension." "Les images amateurs témoignent de la violence du feu : la foudre s'abat sur une cuve de 130 m³, composée d'eau et d'hydrocarbures : Le mélange s'embrase immédiatement." "C'est ici à Toulouse, au Centre national de prévision, qu'une équipe de météorologues décide de placer des départements en alerte. Sont pris en compte, par exemple, le vent, les précipitations, et les spécificités géographiques." "Il est 23h30, et en un éclair, un orage démesuré s'abat sur la ville ! Résultat : avec des pluies diluviennes, ce sont près de 75 interventions simultanées qui se déroulent dans l'agglomération de Clermont-Ferrand." "Regardez ! C'est absolument remarquable : un orage supercellulaire !... c'est sur l'Etat du Wyoming... Figurez-vous que, ce nuage extrêmement menaçant qui tourne... - on voit bien la rotation horizontale mais également le mouvement ascendant - C'est énorme, là, ce que vous voyez..." "Va-t-il falloir s'habituer à ces séries d'orages, qui avant, intervenaient plutôt au milieu de l'été ? Sont-ils la conséquence du réchauffement climatique ?" "En moyenne, la foudre occasionne 15 000 départs de feu par an sur notre territoire... un million d'incidents électriques... et la mort... de 20 000 animaux d'élevage, plusieurs centaines de millions d'euros de dégâts ! " Ecoutez, il existe en France un système qui a été développé par Météo-france qui s'appelle "le système de vigilance", qui consiste à alerter les populations, quand des phénomènes violents sont de nature à se produire. Et ces avertissements, ces alertes sont généralement très largement relayées par la presse que ce soit audiovisuelle ou écrite... mais plutôt audiovisuelle, et aussi au niveau des radios, de façon à ce que l'ensemble de la population puisse être averti, et prendre les précautions qui s'imposent. Alors, les sapeurs-pompiers ont travaillé avec Météo-france de concert justement sur cette vigilance météo, puisqu'en fonction des éléments, vigilance jaune, orange ou rouge, - on travaille essentiellement sur la vigilance orange et rouge - où Météo-france va nous alerter - donc elle alerte la préfecture, les sapeurs-pompiers sont alertés - et donc on met en place des dispositifs d'alerte de nos casernes de sapeurs-pompiers pour que tout simplement, dans les territoires, où se situent des casernes de sapeurs-pompiers, déjà, les personnels soient mobilisés en cas de situations particulières, et essentiellement aussi, avec la préfecture, on va déclencher ce qu'on appelle des serveurs d'appels des maires, où l'ensemble des maires des communes qui sont concernées par l'épisode orageux, soient informés, soit par sms, soit par téléphone, pour que, eux, puissent, par leurs réseaux internes à la commune, - que ce soit par les réseaux sociaux ou par tout autre réseau de transmission - puissent alerter la population et donner les consignes à tenir en cas d'orages particulièrement violents. Alors vous soulevez un fait intéressant, vous soulignez le fait que vous travaillez sur des alertes orange... ou rouge, et effectivement dans la majorité des cas, les alertes orages sont plutôt catégorisées en vigilance jaune, ce qui représente en fait un risque, qui est avéré, mais qui n'est pas aussi important que l'orange ou le rouge. Et, c'est bien là l'un des problèmes : c'est que sur toute la panoplie du vert au rouge, sur les cinq niveaux de vigilance... c'est vrai que le jaune fait partie des premiers niveaux, et il se trouve que potentiellement, cela peut être de nature à ne pas être vraiment pris au sérieux par la population, et on le constate... ...malheureusement, à chaque accident un peu dramatique, on constate que la vigilance n'avait pas vraiment été... - elle était vraiment là, elle avait vraiment été donnée par Météo-france - mais, il se trouve que les accidentés n'avaient pas vraiment pris conscience du risque, du risque vraiment avéré. C'est vrai... je pense qu'en terme de sécurité civile, en terme d'éducation de la population aux comportements qui sauvent... : les vigilances météorologiques, et notamment la jaune... effectivement, quand on entend "vigilance jaune", les gens - bon, on le voit, et on en entend parler - mais ils ne font pas nécessairement attention. Effectivement, il peut se développer un phénomène violent sur une situation un peu particulière... et effectivement, la vigilance jaune, bien qu'elle soit annoncée n'est pas forcément prise en compte par la population. Or, c'est vrai que même nous, service de secours on a ces vigilances jaune, mais vraiment les mécanismes de déclenchement, d'alerte des maires, des populations, se fait à partir de la vigilance orange, et c'est vrai qu'il y a un travail à faire sur la vigilance jaune. Et je pense que les services de Météo-France arrivent maintenant à peu près à localiser les zones, où peuvent se dégager des orages pour qu'on puisse éventuellement travailler sur ces zones-là, mais effectivement la vigilance orange, - la vigilance jaune, pardon ! - est une vigilance qui n'est pas nécessairement prise aussi bien en compte qu'on devrait le faire. Alors, effectivement, la grosse difficulté là-dedans pour les services de Météo-France, - enfin, Météo-France ou les services nationaux de prévisions météorologiques - c'est l'échelle de l'orage, à laquelle ce produit l'orage, c'est une échelle qui est généralement relativement réduite, on est capable de prévoir relativement bien des orages de front, quand vous avez ces grandes masses d'air qui arrivent et qui vont balayer le pays, cela, c'est relativement facile à prévoir... Il n'en demeure pas moins que, un orage, c'est majoritairement plutôt localisé, et c'est là toute la difficulté pour les modèles de prévisions numériques, d'arriver à détecter, au bon endroit et au bon moment, la présence d'un orage, et donc, bien sûr, de découler et d'émettre les messages de vigilance qui vont avec. Nous, les sapeurs pompiers, - alors dans toute cette partie de prévision - dès qu'on a des alertes particulières qui sont lancées,... depuis les inondations de Vaison-la-Romaine, donc en 1992, qui a été pour les sapeurs-pompiers un événement marquant, puisque c'est une cinquantaine de morts sur le département de Vaucluse... Donc effectivement, depuis, les sapeurs-pompiers, on a mis en place des groupes d'intervention, qu'on appelle "polyvalents", ou "inondation" qui sont prépositionnés dans des casernes, donc en amont : dès que la vigilance apparaît, on va prépositionner des véhicules avec du personnel de commandement prêt à intervenir... et si la masse nuageuse se déverse dans le secteur localisé, on va pouvoir très rapidement dégager des véhicules et des moyens d'intervention qui sont généralement des moyens d'intervention "feux de forêt", parce qu'on a des véhicules qui sont assez hauts avec des roues de camions assez hautes, donc, on va pouvoir passer sur des zones inondées... plus derrière, toute la panoplie des plongeurs, et des sauveteurs en eaux de surface, pour éventuellement aller récupérer des gens qui seraient en difficulté. Alors, il est clair que, quand on parle d'orage, et de dégâts liés à l'orage, il y a plusieurs natures de dégâts : là, on vient d'aborder les dégâts liés aux très fortes précipitations, donc, avec, à la clé des inondations, souvent des débordements de rivières, et les effets dramatiques que l'on connaît notamment dans le Sud-Est, auprès des épisodes cévenols et méditerranéens, mais, c'est pas le seul risque en fait, lié à un orage. C'est-à-dire qu'un orage va générer plusieurs phénomènes météorologiques, que ce soient des précipitations, on en a parlé, mais cela va être aussi des rafales de vent, des coups de vent, qui peuvent être aussi très très violents, et être de nature à créer de gros dégâts. et, bien évidemment, il y a l'aspect électrique, l'aspect foudroiement des bêtes et des personnes. Donc, c'est quelque chose aussi qu'il faut arriver à prendre en compte quand on est en activité à l'extérieur, ce sont tous ces petits phénomènes qui sont des phénomènes d'échelle très très locale comparés à une inondation qui va affecter un département entier, là... le foudroiement, les coups de vent, ce sont quand même des régions très très localisées qui sont affectées. Effectivement, c'est ce qu'on retrouve en règle générale : en zone d'intervention, quand un orage arrive, on a d'abord des gros coups de vent avec des arbres qui peuvent tomber, des toitures qui peuvent être arrachées, on a des phénomènes de tornades qui peuvent se produire sous des orages, et on en a de plus en plus maintenant qui se produisent, et, effectivement, derrière, une fois que le vent est arrivé, on va avoir une pluie torrentielle, et derrière, on a des coups de foudre... - nous, on a surtout des feux d'habitation qui se déclarent, voire des feux de forêt notamment en période estivale, où on a des feux de forêt qui partent par des coups de foudre, notamment en fin de période, au mois d'août, fin du mois d'août, ...et donc, avec la rafale de vent, plus le coup de foudre dans la forêt, on peut avoir des incendies de forêt qui démarrent... Alors... c'est un peu paradoxal, il y a l'eau, mais il y a le feu de forêt qui démarre - et donc, on a des moyens complémentaires qui vont se mettre en place pour essayer d'enrayer ces dispositifs de sinistres. Mais je crois que pour nous, le plus important pour les sapeurs-pompiers, c'est l'information en amont de la population pour qu'elle prenne les bonnes mesures, et surtout, - vous aviez parlé des inondations : on a les crues torrentielles qui sont générées par des orages violents, ...les crues de plaines : ce sont les fleuves qui vont monter tranquillement, donc les gens ont l'habitude, et ils vont avoir le temps de se mettre à l'abri. Sur des crues torrentielles, voire des crues urbaines, maintenant dans les villes, je pense aux inondations de Nîmes en 1988, on a eu des crues qui étaient urbaines, qui se produisent uniquement en ville, effectivement, on a des soucis d'intervention. On a des soucis de gens, et on l'a vu à Nice sur des gens qui vont dans des parkings, donc, qui meurent noyés dans des parkings pour aller sauver la voiture, alors que le parking est en train de se remplir d'eau... Je crois qu'on a un gros travail d'éducation de la population à faire, sur l'éducation du citoyen aux risques inondation. Tout à fait ! Et je rajouterais que, non seulement le risque inondation, mais je dirais le risque électrique, - on a fait récemment à Météorage une étude sur plus de 200 accidents liés à la foudre, donc là, vraiment, sur le caractère électrique : ces 200 accidents ont été répertoriés au cours des dix dernières années en Europe et il se trouve que dans la quasi-totalité des accidents, dans la grande majorité des accidents, l'orage était déjà déclaré depuis plus d'une demi-heure... Dans un cas sur trois, les gens qui ont été touchés par la foudre, directement ou indirectement, étaient dans un abri... ...ils étaient soit sous un arbre, soit dans des abris, qui n'étaient vraiment pas du tout propres à se protéger de la foudre. Et donc c'est là, où l'on mesure le chemin qui nous reste à faire pour, comme vous disiez, arriver à éduquer les gens, à ce qu'ils aient les bons réflexes, quand ils ont sont sous risque d'orage. Alors c'est vrai, on parle de l'orage : les gens ont peur de l'orage, mais effectivement, comme vous le soulignez, il y a l'après-orage, qui est également un instant dangereux, où souvent, on a des gens qui sont foudroyés, après que l'orage soit passé, parce que l'on a un temps de latence, où l'activité électrique existe toujours, et effectivement on essaie de donner des conseils la population, notamment : éviter de sortir quand il y a de l'orage,... si on est pris...malheureusement, si on est dans la campagne : ne pas se mettre sous les arbres,... éviter d'être le plus bas possible du sol,... se mettre accroupi, les jambes pliées,... essayer d'enlever tout ce qu'on a de métallique : le téléphone, les montres, les bijoux,... ...si on a un parapluie, on s'en sépare, pour prendre le moins de superficie possible... Et le top, c'est de se mettre dans une voiture : quand on est dans une voiture, avec les pneus on est isolé. Effectivement, le meilleur moyen de s'isoler d'un orage, c'est de se mettre à l'abri dans une voiture quand on est en rase campagne, - parce que, quand on est à la maison, il vaut mieux rester dans la maison - mais le véhicule, c'est une cage de Faraday, donc on est en protection à l'intérieur. Donc, le meilleur conseil à donner aux gens : si vous êtes embêtés, vous êtes pris sous l'orage, essayez de vous réfugier dans un véhicule, c'est le meilleur moyen de vous protéger ! En curatif, je suis tout à fait d'accord avec vous, en préventif, le top du top, c'est vraiment d'écouter les messages de vigilance, et les prévisions météorologiques avant d'envisager de faire une activité à l'extérieur. Tout à fait ! Oui. Effectivement. Nous, sapeurs-pompiers, on le vit au quotidien, Effectivement, dans les années passées on avait des épisodes cévenols, des épisodes méditéranéens, on avait des orages, mais on s'aperçoit que l'intensification est en cours, que les périodes changent : avant, on avait plus des orages à la fin du mois d'août, maintenant on arrive à avoir des orages fin-septembre début octobre, de plus en plus violents, avec des ruissellements de plus en plus importants, alors, est-ce que c'est lié au réchauffement climatique ? Je pense que c'est multifactoriel, il y a peut-être du réchauffement climatique, mais également l'urbanisation, il y a également les zones agricoles qui sont de moins en moins cultivées, on avait des haies d'arbres qui permettaient de faire des barrages, tous ces éléments-là, mis bout à bout, font qu'effectivement on se retrouve avec des inondations de plus en plus précoces, de plus en plus destructrices... Effectivement, je pense que le réchauffement climatique est un des éléments qui concourent à l'intensification de ces phénomènes. Alors je pense qu'effectivement, le réchauffement climatique, plus personne ne peut le nier, va avoir un impact majeur dans les années à venir sur tout ce qui est phénomènes météorologiques, et plutôt d'ordre extrême. Alors effectivement, vous le souligniez, je pense que, malgré tout, les dégâts associés aux orages, que l'on peut constater aujourd'hui, sont grandement liés à notre mode de vie : l'imperméabilisation des sols qui ne permet pas d'absorber l'eau quand elle tombe, donc du coup, qui va ruisseler et créer des crues... Je dirais que ce sont des choses qui participent à ces dégâts. Par rapport aux études que, nous, on a pu faire, parce que c'est, vous imaginez, une question un peu majeure, nous, on a fait quelques études sur les données que Météorage enregistre depuis plus de 30 ans... très clairement, on ne peut pas voir de tendance claire et nette sur une augmentation du nombre d'éclairs par exemple, ou du nombre d'orages. L' activité orageuse de toute façon, est intrinsèquement liée à... ...son activité, elle est très variable d'une année sur l'autre : vous pouvez passer d'un record de foudroiements en 2018, à une année qui est tout à fait modeste en 2019. Donc, c'est pour cela qu'il faut travailler sur des séries relativement longues, qui nous permettent de s'affranchir de ces variations, je dirais, saisonnières, annuelles, de façon à pouvoir tracer une tendance. A ce jour, on est un peu en peine d'avoir des données sur une période suffisamment longue, pour pouvoir conclure sur la nature de... Est-ce que le réchauffement climatique va augmenter le nombre d'orages ou leur violence, ou pas ? Pour l'instant, c'est un peu tôt, mais c'est clair que l'on peut prédire sans être un devin très avancé, que le changement climatique créera des problèmes.... C'est vrai que pour nous, le mode d'urbanisation génère des interventions, chose qu'on n'avait pas, il y a quelques années en arrière, parce que comme vous dites, l'urbanisation, le goudronnage, le bétonnage, font qu'effectivement on a moins d'absorption d'eau dans les sols et donc on a des crues urbaines qui se produisent, donc, on a de multiples interventions qui nous arrivent sur le 18 et le 112... Alors, ce n'est peut-être pas lié à l'intensification des orages, comme vous le dites, mais c'est surtout lié à notre mode de vie tout simplement. Tout à fait... et c'est assez paradoxal, puisqu'on est quand même dans une société où la communication, la télécommunication, est vraiment à son paroxysme, ou, en tout cas, on n'a jamais été aussi reliés - connectés ! - les uns aux autres, et malgré tout, on s'aperçoit que l'on a du mal à intégrer les informations qui sont importantes, de façon à se protéger. Quelles sont les pires idées reçues ?... Je crois que, penser qu'un orages n'est pas dangereux ! Déjà !... Je pense que les gens qui ne respectent pas, au moins les consignes de sécurité, quand on a une vigilance jaune, orange, ou rouge, et de penser qu'on peut continuer à vaquer à ses occupations parce qu'un orage arrive, je pense que c'est la pire idée, parce qu'un orage est générateur de danger, que ce soient des dangers, comme on a dit, liés aux fortes pluies, liés à l'électricité, aux foudroiements, liés aux coups de vent... Et donc je pense que la pire des idées, c'est de penser qu'un orage n'est pas dangereux. Je pense qu'effectivement vous avez raison, l'orage malgré tout, c'est un phénomène qui est relativement banal, en tout cas sous nos latitudes... L'orage, que ce soit en été ou en automne dans certaines régions, c'est quelque chose qui est quand même relativement fréquent, et comme tout ce qui est fréquent, les gens s'habituent à cela, et c'est clair qu'on a toujours le temps de réagir, on a toujours le temps de ranger les tables et les chaises, alors que l'orage est déjà déclaré, et puis c'est là que... -...ou, d'aller terminer notre notre balade sur la plage - ...et c'est là que les drames arrivent. Donc je pense, qu'effectivement, les gens ne réalisent pas que ce phénomène est potentiellement très, très dangereux. Après, en terme d'idées reçues... moi, je n'ai pas vraiment de réponses, mais, ne pas rester dans les courants d'air, parce que les courants d'air vont avoir attiré la foudre... Ce sont des choses... je suis plutôt un peu perplexe par rapport à ça ! Les gens disent : "Il faut arrêter de téléphoner", effectivement il faut arrêter de téléphoner, mais à partir du moment où vous téléphonez avec votre téléphone mobile vous n'avez aucun risque... pas plus de risques d'être foudroyés. Par contre, ce qu'il faut vraiment éviter, ce sont tous les outils, tous les téléphones, qui sont reliés au réseau filaire : c'est là où ça peut être dangereux puisque la foudre peut être conduite à l'intérieur d'une habitation par les réseaux filaires, que ce soient électriques ou en télécommunication. Effectivement, dans les zones à fort potentiel d'orages, les gens sont habitués, et c'est peut-être que l'habitude... - comme on dit, "L'habitude tue" - les gens qui sont habitués à des phénomènes orageux, auront tendance à dire : "Oh bah oui, encore un orage qui arrive, on a l'habitude", par rapport à des gens qui ne l'ont pas, et je crois - je reviens un petit peu à ce que je disais au départ : c'est vraiment la culture de sécurité civile et l'information des populations, je pense que, comme vous l'avez dit, on est connectés, on a tous des réseaux, des réseaux sociaux, et je pense que maintenant les alertes à la population doivent passer par les réseaux sociaux, parce qu'on sait qu'avec les téléphones portables, on va toucher l'ensemble de la majorité, au moins de la population concernée dans la région, et donc les messages de sécurité par les réseaux sociaux qui sont systématiquement répétés, quand on est en vigilance jaune, orange, ou rouge, je pense, aura un impact sur les gens, - et en donnant des consignes de comportements - et je pense que le biais, c'est de passer par les réseaux sociaux, puisque de toute façon maintenant, les réseaux sociaux sont la base de la communication d'un état moderne. Maintenant, il y a, quand même, quelques fédérations, notamment, la Fédération de l'hôtellerie de plein air, qui fait des actions auprès de ses membres. Météorage, participe à ces actions-là, de prévenir de l'arrivée d'un orage. Une autre filiale de Météo-France, la filiale Predict, qui s'occupe de tout ce qui est crue, fait aussi partie de ces messages et on s'aperçoit que la fédération, la FNHPA, essaie de promouvoir auprès de ces campings, ce genre de messages, et les actions qui vont sensibiliser les gens -, et les actions qui vont avec. Donc, ce sont de très très bonnes directions, ce sont de très bonnes initiatives, qui permettent, à mon avis, de sauver des vies. Et je pense que l'échelon local, c'est-à-dire le maire de la commune, est le point d'entrée notamment des services de Météo-France et des sapeurs-pompiers pour être le relais de la population pour pouvoir prévenir les gens puisque les maires sont destinataires des messages d'alertes météos des préfectures... Il y a même des abonnements sur des systèmes APIC, notamment où on a les zones d'orages torrentiels, et donc, cela doit passer par un échelon très local, très proche des gens où le message passera - de proximité, oui... - que ce soient par les panneaux lumineux, par les pages Facebook, par les sites internet de la mairie... C'est comme cela qu'on arrivera à toucher les gens, et éviter notamment des accidents... Alors, le foudroient...malheureusement, on en a une cinquantaine par an en France, mais c'est pas la majorité, mais on a souvent des blessés, ou des gens qui sont emportés par des cours d'eau... ou qui vont chercher les enfants à l'école alors que normalement, il faudrait rester à la maison... Les enfants, lors d'un orage violent, sont en sécurité à l'école avec les enseignants, il faut les laisser l'école, il ne faut pas aller les chercher. Et malheureusement, on a des cas de gens qui sont pris dans des situations un petit peu difficiles, parce qu'ils vont absolument chercher les enfants à l'école, alors que c'est pas forcément utile : les enfants sont à l'école avec des enseignants, ils sont en zone de protection, il faut attendre que l'orage passe, que les cours d'eau s'abaissent, et après derrière, on va récupérer les gamins.
Réalisation : Anthony Barthélémy
Production : Universcience
Année de production : 2019
Durée : 22min00
Accessibilité : sous-titres français