"2101, sciences et futur"
"Les interfaces homme-machine" Wendy E.
Mackay, directeur de recherches à l'Inria.
-Je pense qu'il y a plusieurs pistes.
Si on regarde dans la recherche d'aujourd'hui, les gens suivent plusieurs visions de l'avenir.
La vision des petites sphères, c'est la vision de l'intelligence artificielle et l'idée, c'est que c'est une délégation d'activités, de responsabilités, à un petit bonhomme qui fait des choses pour nous.
C'est un serviteur qui fait des choses pour nous.
Mais l'autre idée, c'est un peu comme l'idée d'un super-héros, est-ce qu'on peut augmenter les capacités humaines ?
C'est une autre piste.
Je pense que le problème, c'est qu'on ne peut pas faire tout avec une seule vision, il faut mélanger les deux et faire plusieurs choses un peu différemment.
Pour nous, l'ordinateur, ça peut être un moyen d'augmenter les capacités humaines, ça peut être une intelligence avec laquelle on parle, et ça peut aussi être un moyen de communication pour parler avec les autres êtres humains.
Les trois sont possibles, on peut mélanger les trois, mais l'idée qu'on fait le choix de ne faire qu'une chose, comme l'intelligence artificielle, toute seule, comme ça, je ne pense pas qu'on en ait envie.
En tant qu'être humain, même si ça marche, je n'ai pas envie d'être dans cette situation.
Pandora, intelligence artificielle.
-Je m'appelle Pandora.
Je suis, comme ils disent, une intelligence artificielle.
Wendy E. Mackay, directeur de recherches à l'Inria.
-La voix, ils ont déjà testé plein de choses.
La voix, c'est utile, mais interpréter ce que dit quelqu'un, c'est super difficile.
Et dans un contexte normal, avec tout ce qu'on fait...
Il y a deux choses qu'il faut séparer.
Il y a : est-ce que je peux écouter ce que dit la personne et comment interpréter ce qu'elle a dit, ce n'est pas la même chose.
Transcrire ce qu'elle a dit, ces trois mots-là, OK, mais dans quel contexte ?
C'est assez difficile.
Alors, la voix, c'est utile pour plusieurs choses, mais est-ce que ça remplace les mains ?
Non, je ne pense pas.
Pas du tout.
Même si on regarde la technologie d'aujourd'hui, comme une tablette, c'est "multi-touch", on peut détecter la pression, la vitesse, je peux utiliser plusieurs doigts en même temps, je peux faire un accord ou plusieurs gestes.
Mais si on regarde l'interface d'aujourd'hui, je tape, je fais un "pinch", et je fais un "swipe".
C'est tout.
Si je regarde ma main, je peux faire des touchers différents, je peux sentir des choses différentes, je peux utiliser les doigts dans un ordre différent, les placer, tout ça, je peux faire des gestes.
Et pour l'instant, on n'a pas fait le lien entre les deux.
La question, c'est pourquoi ?
Parce que les mains en sont capables, le cerveau en est capable, les tablettes en sont capables, pourquoi on ne le voit pas ?
C'est une question d'apprentissage.
La recherche, maintenant, c'est d'essayer d'aider à faire l'apprentissage dans le contexte d'utilisation.
On commence avec un "tap", avec quelque chose de simple, Après, on commence à voir avec ce qu'on appelle le "feedforward" qui donne à l'utilisateur les possibilités, et le "feedback", ce qu'il vient de faire, et au fur et à mesure, on aide les gens à maîtriser cette interaction plus fine, souple, plus puissante.
"SF"
Il y a un film bien connu qui s'appelle "Minority Report".
Il est intéressant parce qu'il donne une vision de l'avenir intéressante avec les interactions avec les mains pour contrôler les images et une petite bille qui roule avec le suspect d'un meurtre qui n'a pas encore été commis.
Cette histoire de petite bille qui arrive vient d'un concept pour un répondeur téléphonique à billes où chaque message est créé comme une bille physique, et on peut l'utiliser pour interagir, écouter, faire des choses.
Ça a été mis dans ce film et après, les gens pensent que ça vient de la science-fiction, mais c'était l'inverse.
Si on regarde les films comme "Iron Man", c'est une autre vision.
Deux visions séparées de l'avenir, il y a soit l'ordinateur qui est une intelligence à part, on peut communiquer avec lui et il est très intelligent.
L'autre vision, c'est plus comme un super-héros.
On peut augmenter les capacités humaines de ce personnage, dans ce cas-là, c'est Iron Man, et il peut faire plein de choses parce qu'il porte ce costume qui le rend plus puissant.
Le domaine de recherche peut suivre l'un ou l'autre chemin.
Je pense qu'avec l'un, on a la possibilité d'avoir un cauchemar.
Si on a une intelligence trop intelligente, qu'on ne peut pas contrôler, ça crée des problèmes.
Mais on peut aussi imaginer que moi, en tant qu'être humain, je garde le contrôle de cette technologie.
Ça, c'est une vision du futur que je préfère beaucoup.
2101, sciences et fiction
Conception et réalisation : Patrick Chiuzzi
Avec la voix de Johanna Rousset
Avec la participation de Wendy E. Mackay, directeur de recherches à l’Inria
Images bande dessinée 2101 : Guillaume Chaudieu
Développeur : Thomas Goguelin
Image et son : Patrick Chiuzzi et Robin Chiuzzi
Enregistrement voix : Studio Ghümes
Musique : Ludovic Sagnier
Montage : Yann Brigant
Chromatiques
Producteur : Patrick Chiuzzi
Assistante réalisateur : Cécile Taillandier
Assistante de production : Élodie Henry
Images additionnelles : Inria Toucheo
Universcience
Rédaction en chef : Isabelle Bousquet
Production : Isabelle Péricard
Responsable des programmes : Alain Labouze
Avec la participation d’Amcsti
Remerciements : Eloïse Bertrand, Alice Chiuzzi, Agate Chiuzzi, Delphine Boju, Romain Mascagni, Mathieu Gayon
Avec le soutien d’Investissements d’Avenir et la participation du Centre National de la Cinématographie et de l’image animée
© C Productions Chromatiques / Universcience / Centre de recherche astrophysique de Lyon / 2016