- Moi, c'est Clémentine. - Moi, c'est Adrien. - On est tous les deux passionnés d'aviation. - Et aussi de voyage ! - On a décidé de parcourir la planète... - Pour mieux la comprendre et essayer de nous rendre utiles. - Nous voilà donc embarqués dans un tour du monde en 14 mois, à bord de notre avion ultra-léger. - L'objectif ? Aller à la rencontre de chercheurs aux quatre coins du globe... - ...qui nous font découvrir les coulisses de leur métier. - Aujourd'hui, nous nous rendons au nord-ouest de la Jordanie. Nous allons à la rencontre de Lorraine Abu-Azizeh, une architecte spécialisée en archéologie. Je suis architecte à Amman, en Jordanie, à l'Institut français du Proche-Orient qui est un institut spécialisé dans la recherche en archéologie. Et sur toutes les missions qui peuvent se le permettre, il y a des architectes, puisque les architectes font les dessins de toutes les fouilles, qui sont découvertes. En post-fouille, après les missions de terrain, l'architecte peut être amené à faire des restitutions. C'est quand on reconstruit, de façon virtuelle, un bâtiment, un mur, par exemple, on trouve trois pierres, On dit : Voilà ! ... Celle-là est au-dessus de l'autre, donc le mur devait faire trois pierres de haut... Ou au contraire, on pense qu'il faisait beaucoup plus... Puis là, il y avait une porte, etc., en tenant compte de tout ce qui a été découvert par les archéologues. Moi, ce qui m'intéresse le plus en architecture, c'est le patrimoine. Même quand je travaillais en agence d'architecture, je travaillais sur la restauration d'anciens bâtiments, de châteaux, de fermes, etc. Ce qui est super pour moi en archéologie, c'est ce que je garde ce côté patrimoine, le côté historique, qui est important, et le côté "je travaille sur quelque chose qui existe déjà et que d'autres ont construit". Je travaille sur des sites romains, sur des sites, peut-être, omeyyades, sur des sites plus anciens... Et on se rend compte que les murs sont quand même toujours sur le même principe, mais il y a plein de différences, dans l'utilisation des matériaux, toutes ces choses-là... Et ensuite, on travaille souvent avec des spécialistes dans leur domaine. Par exemple, sur un chantier, c'est le plombier, l'électricien, le menuisier, etc. En archéologie, c'est avec l'archéologue, le céramologue, l'anthropologue, l'épigraphiste... Il y a plein de domaines différents, aussi. Et pour pouvoir bien les intégrer dans son travail, je pense que c'est important de comprendre ce que font tous les gens qui travaillent sur le même projet. Ce que j'adore dans ce métier, en tout cas, ce que j'essaye d'y trouver à chaque fois, c'est le contact avec les gens. Pour faire la restitution, les outils principaux, c'est déjà la collaboration, les discussions avec les archéologues... Parce que les informations, c'est le plus important. Ensuite, il y a bien sûr des connaissances historiques à avoir. Puisque l'architecture, il y a quand même des courants d'architecture. Les Romains, ils savaient faire-ci, les Omeyyades, ils savaient faire-ça, donc tout le monde ne fait pas la même chose et ce sont des indices de datation aussi. On travaille beaucoup sur le terrain. C'est avec un crayon, un papier, ça marche très bien, avec un mètre, on fait des dessins. Ensuite, il y a maintenant de plus en plus d'informatique. Donc on redessine ce que l'on dessine sur le terrain sur informatique et ensuite ça permet de travailler des échelles plus globales, notamment à l'échelle des sites complets, où on peut voir les rues, on peut voir ces choses-là, etc. L'informatique devient un outil important. Je pense qu'il est très important d'être très curieux. Il faut ouvrir les yeux sur tout ce qui se passe autour de nous, sans forcément bouger beaucoup. Si on a l'opportunité de voyager, c'est génial ! Si on ne l'a pas, déjà chez soi, il y a plein de trucs à voir. Ça me paraît fondamental. Et pour l'archéologie, il faut être un petit peu persévérant parce qu'il n'y a pas beaucoup de travail quand même, pour les architectes, il y a très peu de places... Et il faut aimer voyager parce qu'on est très souvent sur le terrain, donc pas chez soi. Dans des pays où on ne parle pas souvent la langue française, il faut être très adaptable.