Le 16 mars 2025, depuis la surface de la Lune, on voit le Soleil se coucher lentement à l’horizon. Une caméra filme la scène — c’est la toute dernière image envoyée par ce petit module américain “Blue Ghost”.
Deux semaines plus tôt, le 2 mars, cet engin de deux mètres de haut accomplissait un véritable exploit : un alunissage 100 % maîtrisé. Aux commandes, Firefly Aerospace, une entreprise privée missionnée par la NASA.
Et c’est la toute première fois qu’une mission confiée au secteur privé réussi une telle prouesse, depuis l’alunissage jusqu’à la fin des opérations. Blue Ghost est resté bien droit, a fonctionné pendant toute la journée lunaire – soit 14 jours terrestres – et a tout coché sur sa checklist.
À son bord, dix instruments scientifiques développés par la NASA. Une foreuse pour mesurer la température sous la surface. Un ordinateur capable de résister aux radiations. Un imageur à rayons X pour étudier l’interaction entre le vent solaire et le champ magnétique de la Terre. Et même des capteurs GPS, oui, depuis la Lune. Du jamais vu.
Un des gros sujets, c’était la poussière lunaire, le fameux « régolithe ». Elle est partout, elle colle, elle raye, elle peut abîmer les équipements, et même mettre en danger les astronautes. Blue Ghost a observé son comportement pendant l’alunissage, testé un bouclier électrodynamique pour la nettoyer et analysé comment elle s’accroche à différents matériaux. L’engin a même validé un système pour prélever des échantillons.
Et puis, au passage, il nous a offert de vraies images de cinéma comme cette éclipse solaire totale filmée depuis le sol lunaire.
En tout, 119 gigas de données ont été renvoyés sur Terre, dont une bonne partie est encore en cours d’analyse. Des infos précieuses pour préparer les prochaines missions, notamment celles du programme Artemis.
Firefly planche déjà sur le lancement du jumeau de Blue Ghost, prévu pour 2026. Et ce n’est que le début. Car derrière ces missions, la NASA mise gros : confier une partie de l’exploration lunaire au privé, pour aller plus vite, plus loin… et sans exploser le budget. Avec, en ligne de fond, une ambition claire : faire revenir l’Homme sur la Lune.