En 1860, Darwin affirmait que la seule vue d'une plume de paon le rendait malade. Comment un tel fardeau avait pu apparaitre et se maintenir uniquement chez les males ? La compétition directe entre mâles pour l'accés aux femelles correspond à une sélection intrasexuelle car elle implique que des membres d'un seul et même sexe. Mais Darwin a aussi théorisé l'existence d'une sélection entre membres de sexes différents qui fait la part belle aux femelles: la sélection intersexuelle. Revenons à la phobie de Darwin: les paons. Pourquoi cet oiseau qui vole très mal s'encombre en plus d'une longue queue? Selon lui, cette lourde traîne handicape le mâle dans ses mouvements, en même temps qu'elle ne peut qu'attirer l'attention des prédateurs... Pour expliquer l'évolution d'un tel caractère, Darwin théorisa, de façon quelque peu iconoclaste pour l'époque, l'existence d'un sens esthétique chez les femelles. Un caractère handicapant comme la queue de paon peut donc évoluer, pour peu qu'il plaise aux femelles et assure au mâle leur faveur. Si les femelles jouent un rôle, en choisissant tel ou tel mâle, dans l'évolution de leur caractère extravagant, cela ne semble pas être un choix arbitraire. Dans de nombreux cas, les mâles les plus ornementés sont aussi les plus vigoureux, ou en meilleure santé; qualités susceptibles d'être transmises à leur descendance. Alors, que faut-il en retenir? La théorie de la sélection sexuelle nous aide à comprendre l'évolution du dimorphisme sexuel, c'est-à-dire l'ensemble des différences morphologiques plus ou moins marquées entre individus mâles et femelles d'une même espèce. Mais elle ne fige pas pour autant le rôle des sexes. Chez certaines espèces où les femelles ont plusieurs partenaires sexuels, -les espèces polyandres-, ce sont les femelles qui se parent de leurs plus beaux ornements pour séduire les mâles.
Réalisation :
Mathieu Perdoncin
Production :
Universcience, Educagri éditions, Dimson, France Télévisions
Année de production :
2012
Durée :
1min55
Accessibilité :
sous-titres français