Vous connaissez peut-être l’histoire de Bâbord et Tribord, un duo redoutable d’orques tueuses au large de l’Afrique du Sud. Leur cible ? De grands requins blancs, tous retrouvés le ventre ouvert, le foie manquant. À présent, voici Moctezuma. Lui, préfère les eaux du Mexique. Identifié pour la première fois en 1992, ce chasseur d’élite s’attaque à un autre géant des mers : le requin baleine, plus grand poisson au monde. Une nouvelle étude dans Frontiers précise les stratégies de chasse employées par ces superprédateurs, données visuelles à l’appui. Les chercheurs ont analysé quatre événements de prédation filmés, survenus entre 2018 et 2024 dans le Golfe de Californie. Entre octobre et mai, les requins-baleines, en grande majorité des mâles juvéniles, se regroupent dans la baie de La Paz. Imposants, lents, dépourvus de dents pointues et pas très agiles, ces traits en font des proies faciles. Entre avril et mai, ils migrent vers d’autres zones de regroupement. Un déplacement qui les expose à la prédation et qui coïncide avec les attaques observées. L’étude montre que les orques déploient des techniques de chasse spécialisées et adaptées en fonction de l’espèce ciblée. En ce qui concerne le requin baleine : Les orques chassent souvent en groupe et mettent en place des manœuvres coordonnées pour isoler et manipuler la proie Ils ciblent le foie, riche en lipides et plus généralement la zone ventrale, particulièrement vulnérable en raison de l’absence de ceinture musculaire. Finalement, les orques immobilisent leurs proies en retournant le requin-baleine pour l’affaiblir jusqu’à l’épuisement. Les orques impliquées dans ces attaques, dont "Moctezuma", semblent appartenir à un même pod, c'est-à-dire à un même groupe. Une observation appuyant l’hypothèse d’un apprentissage intergénérationnel, où les plus jeunes apprennent ces stratégies ingénieuses pour chasser de grands prédateurs marins. Géants des mers et génies de la chasse, les orques confirment à nouveau leur suprématie incontestée sur les océans.
Réalisation :
Léocadie Martin
Production :
Universcience
Année de production :
2024
Durée :
2min19
Accessibilité :
sous-titres français