Avec les missions ARTEMIS, des astronautes vont retourner sur la Lune dans les années qui viennent.
Et c’est ici, sur l'île de Lanzarote qu’ils se préparent.
Surnommée l'île aux 1000 Volcans, Lanzarote offre un terrain extraordinaire pour l’entraînement à la géologie, et notamment l’étude des coulées de lave.
ITW 1 Loredana Bessone - Cheffe de projet PANGAEA / ESA
« Ici on voit le volcanisme, la partie noire de la Lune est du basalte, comme ici. Et on voit en fait comment se forment ces roches, quels sont les processus, quel type de roche on a. Et on veut former les astronaute s à devenir des scientifiques qui pourront être les mains et les yeux des scientifiques sur la Lune, retrouver des échantillons, décrire ce qu’ils voient et rapporter sur la Terre des échantillons qui seront les meilleurs possibles, et ce qu’on veut c’est qu’ils soient préparés à ça, qu’ils soient des scientifiques, pas seulement des astronautes »
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looks like a very interesting site here, we have a good view inside the crater.
We will create a stop here and send you a panorama.
Ce site a l’air très intéressant. Nous avons une bonne visibilité de l’intérieur du cratère.
Nous allons nous arrêter ici et vous envoyer un panorama.
Lui, c’est Alexander Gerst qui est sur le terrain. Cet astronaute Allemand a complété plus de 360 jours en apesanteur lors de deux missions vers l’ISS en 2013 et en 2018, mais à Lanzarote il s'entraîne aux gestes qu’il pourrait effectuer un jour sur la Lune comme par exemple la collecte d’échantillons…
ITW Francesco Sauro - Directeur de formation / ESA - PANGAEA
«So the astronauts come here to experience field geology exploration, which means basically what they will have to do on the moon. they have to explore this place to try catch information like you trying to put together the pieces of a puzzle to tell the story of this place exactly how the apollo did this on the moon »
“Les astronautes viennent donc ici pour expérimenter l'exploration géologique de terrain, c'est-à-dire essentiellement ce qu'ils auront à faire sur la lune. Ils doivent explorer cet endroit pour essayer d’obtenir des informations, comme quand on essaie d’assembler les pièces d’un puzzle pour raconter l'histoire de cet endroit, exactement comme la mission Apollo l’a fait pour la Lune.
En effet, dans les années 60, les astronautes d’Apollo avaient suivi eux aussi des cours de géologie pour apprendre à reconnaître les roches volcaniques, comme ici en Islande en 1967…
Et c’est avec la mission Apollo 17, la dernière à s’être posée sur la Lune, qu’un géologue a pu embarquer. Harrison Schmitt fut l’unique des 12 astronautes d’Apollo à ne pas avoir été avant un pilote d’élite. Le 12 décembre 1972 il fait une découverte extraordinaire avec son coéquipier… sous la poussière lunaire ils trouvent un sol orange.
IN
There is orange soil..well dont move it until I see it hey it is, i can see it from here, it’s orange! yes that it’s really orange!
Il y a un sol orange !
N’y touche pas, attends que je puisse le voir…
C’est bien ça, je peux le voir d’ici, c’est orange !
En effet, c’est vraiment orange !
L’analyse de ses échantillons révèle la présence d’éclats de verre volcanique formés il y a 3,5 milliards d’années, alors que la lune subissait des coulées de lave qui ont donné origine aux taches sombres visibles de nos jours.
Et aujourd’hui, c’est l’agence spatiale européenne qui a le programme de formation le plus abouti. Il s'appelle Pangaea, et il a déjà accueilli deux astronautes du programme Artemis de la NASA, Kate Rubins et Stephanie Wilson, toutes les deux candidates à un vol sur Artemis 3 en 2025 qui verra la première femme à marcher sur la Lune.
Pour réussir leur mission, les astronautes doivent donc apprendre à communiquer avec les scientifiques.
ITW Matteo Massironi - Responsable scientifique / ESA - PANGAEA
«We need a vocabulary with simple words but that it’s correct, rigorous, so we don't need synonyms. For example, geology is full of synonyms, because it’s a descriptive science. you can call this cone a pyroclastic cone, you can call it a monogenetic cone because it’s only one event that formed it.
Or you can call it a cinder cone because its made of this pyroclastic material so just three terminology just to say the same feature, we have to fix just few words to be sure of what we are describing »
“Pour collaborer, nous avons besoin d'un vocabulaire simple mais correct et rigoureux. Nous n’avons pas besoin de synonymes, par exemple. La géologie regorge de synonymes, car c'est une science descriptive. Vous pouvez appeler ce cône un « cône pyroclastique », ou bien « cône monogénique », parce qu’il a été formé lors d’un unique événement, ou bien encore un « cône de scories », parce qu'il est fait de ce matériau pyroclastique, donc trois termes pour décrire la même chose. Nous devons donc nous limiter à quelques mots pour être précis dans nos descriptions.”
IN
It looks like bazaltic style, basaltic scoria cone, we see pyroplastics on the crater rim and lots of lava flows
Ça a l’air d’un style de basalte, des scories de basalte. On voit des roches pyroclastiques sur le contour du cratère et beaucoup de coulées de lave.
Pour les aider dans leur exploration, les astronautes disposent d’un équipement de pointe et dont la pièce centrale est une tablette.
ITW Francesco Sauro - Directeur de formation / ESA - PANGAEA
During pangea we also want to provide the astronaut with new tools, like what we call the electronic field book which is a centralized system collecting all the information, where they are, what is the environment around them, all the photos that they do, 360° images around but also it collects information like coming from instruments, like the spectrometer that can recognise rocks new tools that can really help them get more information
Avec Pangaea, nous voulons également fournir aux astronautes de nouveaux outils, comme un carnet de terrain électronique, qui est un système centralisé permettant de collecter toutes les informations, comme la localisation, l'environnement proche, les photos prises sur le terrain, ou des panoramas à 360 °... Ça enregistre aussi les données de certains instruments, comme le spectromètre qui permet d’analyser les roches. Ces nouveaux outils peuvent vraiment aider à obtenir davantage d'informations.
IN
Alright we have the spectrum coming down your way..
Voilà, je vous envoie le spectre, vous devriez le recevoir.
Des informations qui permettront de mieux comprendre l’origine même du système Terre-Lune. Pour celà, la mission Artemis 3 a pour objectif de se poser sur le pôle sud de la Lune, là un on pense qu’un immense impact a eu lieu il y a plus de 4 milliards d’années.
ITW Matteo Massironi - Responsable scientifique / ESA - PANGAEA
“The basing when formed it excavated the interior of the moon, so we are able to see what it is underneath the crust of the moon, so the evolution of the interior of the moon, we have a real geological section through time, so we can have the history through time of a big part of the geological evolution of the moon “
“Le bassin, lors de sa formation, a creusé l'intérieur de la Lune. Nous pouvons donc voir ce qu'il y a sous la croûte de la Lune, et ainsi l'évolution de l'intérieur de la Lune. Grâce à ça, nous disposons d’une véritable coupe géologique à travers le temps. Nous pouvons donc avoir accès à l'histoire d'une grande partie de l'évolution géologique de la Lune“
Cette zone offre aussi un autre avantage, elle pourrait contenir de l’eau sous forme de glace au fond des cratères qui n’ont jamais été exposés au soleil. Après des années d’attente, la géologie redevient une spécialité prisée des astronautes.
Alexander Gerst a été lui-même volcanologue avant intégré l’ESA pour devenir astronaute
ITW Alexander Gerst - Astronaute ESA
“When I had the chance I became a scientist, actually a volcanologist, and I discovered and explored volcanoes in all the continents.
You understand that my heart as a volcanologist beats many beats faster in a minute when I see landscapes like this, and then afterwards when I had another chance I became a space explorer, exploring space and to look beyond the boundaries of our horizon.
« Quand j'en ai eu la possibilité, je suis devenu scientifique, volcanologue, et j'ai découvert et exploré des volcans sur tous les continents.
Vous comprenez que mon cœur de volcanologue bat beaucoup plus vite quand je vois des paysages comme celui-ci. Plus tard, j’ai eu l’opportunité de devenir explorateur spatial pour découvrir l'espace et dépasser les limites de notre horizon.
Son expérience combinée lui donnera peut être un petit avantage lorsque l’ESA devra choisir un seul parmi ses sept astronautes pour être le premier Européen à aller sur la Lune.