Un imposant nuage de cendres. Une explosion d’une intensité rare. Dix mois après son éruption, de nouvelles données ont été publiées sur le volcan Hunga Tonga. Rappelez-vous, le 15 janvier 2022, un volcan sous-marin, immergé dans les profondeurs de l’archipel des Tonga, entre en éruption. Une éruption si puissante qu’elle pulvérise deux îlots et déclenche plusieurs ondes de choc dans tout l’Océan Pacifique. L’explosion est audible jusqu’en Alaska. Lorsqu’un volcan entre en éruption. Il expulse un mélange de magma, de cendre et de gaz en altitude, qui se dressent comme une colonne au-dessus de lui. C’est le panache volcanique. Or, les scientifiques de l’Université d’Oxford viennent de mesurer celui libéré par le Hunga Tonga. Résultat : son nuage de fumée a culminé à 57km au-dessus de la Terre. Une altitude inédite pour une éruption volcanique. Bien supérieur au 40km atteint par l’ancien détenteur du record : le Mont Pinatubo aux Philippines en 1991. L’éruption du Hunga Tonga devient ainsi la toute première à pénétrer la mésosphère. La troisième couche atmosphérique, lieu de transition entre la Terre et l’espace. Pour parvenir à une mesure aussi précise, les chercheurs ont analysé de nombreuses images satellites. L’évolution du panache volcanique a été documentée toutes les dix minutes par trois différents satellites météorologiques. Les scientifiques ont également tiré parti de l’effet parallaxe. Souvent utilisé en astronomie, l’effet parallaxe permet de mesurer la distance d’un objet, d’une étoile par exemple. Il est employé ici comme outil de mesure des émissions volcaniques. L’université d’Oxford compte désormais appliquer cette nouvelle méthode à d’autres panaches éruptifs. Cela permettrait de mieux comprendre la dispersion de matériaux volcaniques dans l’atmosphère et à terme, ses effets, encore méconnus, sur le climat.
Réalisation :
Léocadie Martin
Production :
Universcience
Année de production :
2022
Durée :
2min05
Accessibilité :
sous-titres français