Au fond des grottes humides et sombres se cache le seul mammifère à pouvoir voler. C’est la nuit que la chauve-souris sort pour se nourrir d’insectes juteux. Elle les attrape tous, même s’ils font l’épaisseur d’un cheveu. Et voilà ! Avalés en moins de deux ! Mais comment fait-elle pour repérer une proie aussi minuscule ? Pour répondre à cette question, un naturaliste italien du 18ème siècle a masqué des chauves-souris. Résultat : elles continuaient de chasser quand même… les doigts dans le nez. Il en conclut que la chauve-souris avait un sixième sens… Oui mais lequel ? Voyons voir… Un son, c’est de l’air qui vibre, et qui se propage jusqu’à notre tympans. Le tympan c’est une membrane qui se trouve à l’intérieur de l’oreille, elle transmet les vibrations au cerveau pour qu’il les traduise en sons. Nous humains, sommes capables d’entendre les sons entre 20 hertz, le plus grave, et 20 000 hertz, le plus aigu. L’éléphant, lui, entend des sons bien plus graves, en-dessous de 20 hertz : ce sont les infrasons. La chauve-souris entend et émet des sons plus aigus, au-dessus de 20 000 hertz : Ce sont les ultrasons. C’est son super-pouvoir ! Et grâce à lui, elle peut chasser dans le noir total. Quand l’ultrason émis par la chauve-souris se propage devant elle, il rebondit contre les obstacles, et retour à l’envoyeur. En émettant plusieurs ultrasons à la suite, la chauve-souris peut calculer la taille de l’obstacle, la distance, la vitesse, et même définir si c’est un casse-croûte ou bien un prédateur. Quand elle chasse, c’est un peu comme si elle voyait avec ses oreilles. On appelle ça l’écholocalisation. Le moucheron qui se balade non loin de là, n’a aucune chance d’en réchapper. A table ! En mangeant pas moins de 600 insectes à l’heure, la chauve-souris réduit prodigieusement la quantité d’insectes nocturnes, et rend ainsi un grand service écologique aux agriculteurs. Elle est officiellement considérée comme un insecticide naturel.