Bonjour, je vais vous faire découvrir tous ces animaux disparus qui ont foulé notre terre ou peuplé nos océans, ainsi que les scientifiques qui les ont retrouvés et essaient de savoir à quoi ils ressemblaient et pourquoi ils ont disparus. D’une taille pouvant avoisiner les 5 mètres, le Mégalania est certainement le plus gros des lézards à avoir jamais foulé le sol de notre planète. Il peuplait encore la terre il y a 40.000 ans et aurait croisé les premiers hommes qui ont peuplé l’Australie, mais on a retrouvé très peu de restes à ce jour et uniquement en Australie. Les scientifiques font alors de leur mieux pour en tirer le maximum d’informations. Stephen Wroe dirige un laboratoire d’analyse révolutionnaire. En utilisant des technologies issues de l’ingénierie spatiale il modélise les os, reconstitue les mâchoires et simule le fonctionnement des animaux disparus. Une fois les données rentrées dans la machine il pratique des sortes de crash-test numériques pour étudier la déformation des os. Malgré toute cette technologie il reste encore difficile de dire quelle taille le Mégalania a pu atteindre. Il ne fait aucun doute que le Megalania a atteint une grande taille et que celle-ci dépassait de loin celle des Dragons de Komodo. Même si les plus gros spécimens devaient dépasser les 500 kilos à bien des égards ils devaient ressembler à un Dragon Komodo sous stéroïdes. Mégalania n’était pas le seul géant sur le continent. Il vivait à l’époque avec la mégafaune australienne, entouré de Kangourous géants de plus de 2 mètres, de lions marsupiaux ou encore de Genyornis, sorte d’autruche géante. Autant de concurrents ou de proies potentielles pour le Mégalania. Stephen essaie de savoir si ce lézard gigantesque avait les mêmes techniques de chasse que les Komodos. Ce n’était pas un prédateur endurant, capable d’épuiser ses proies, aucun reptile vivant ne l’est. Ils sont capables d’accélérations phénoménales sur de courtes distances, c’est plutôt un animal qui se serait caché attendant qu’une de ses proies soit suffisamment proche pour l’attaquer. Et comme tout reptile il pouvait se permettre d’attendre patiemment de rester en embuscade pendant très longtemps. Stephen soumet la mâchoire du Mégalania à des tests de résistance et de déformation. Avait-il comme le dragon de Komodo une morsure relativement peu puissante mais avec une mobilité latérale idéale pour déchiqueter les proies ? Les mâchoires et les dents retrouvées nous révèlent qu’il ressemblait beaucoup et même qu’il était similaire au Dragon de Komodo. Mais le Mégalania et le Dragon de Komodo ne sont pas forcément en tout point pareil. Le grand nombre de Dragons de Komodos sur ces îles nous indique qu’ils remplissent un rôle clé ici, ils sont les supers prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire alors qu’en Australie au Pléistocène il y avait des mammifères carnivores plus nombreux que le Megalania. Le fait qu’on ait retrouvé si peu de restes de Megalania, en comparaison de ces autres carnivores semble impliquer qu’il n’était pas le super prédateur de l’époque. Il devait vivre à la marge, se nourrissant de différentes proies ainsi que d’animaux morts, mais ce n’était probablement pas l’espèce dominante. Mégalania finit par s’éteindre comme tous les animaux géants de la mégafaune australienne. Le débat fait rage entre les scientifiques qui penchent pour une extinction liée à un changement du climat et de l’environnement et ceux qui pensent que les premiers hommes ont précipité ce déclin.
Réalisation :
Eric Ellena, Paul-Aurélien Combre
Production :
French Connection Films, France Télévisions, Les Productions Megafun, CNRS Images, en association avec Universcience,
Année de production :
2018
Durée :
4min35
Accessibilité :
sous-titres français