Qu’est-ce que c'est que ces trucs là ? Ah ah, qu'est ce que c'est que ces trucs là ? C'est des modules photovoltaïques, couche mince. On a les panneaux photovoltaïques classiques, donc très souvent en silicium, qui sont encapsulés dans du verre, donc assez épais. Et on va avoir ce que l'on propose nous, des modules qui font moins d'un millimètre, qui sont très fins, très souples, très légers et qui peuvent s'adapter à toutes les surfaces. L'intérêt est vraiment d'être un complément de ce que fait le photovoltaïque classique avec le silicium. Les panneaux au silicium, les plus courants, sont économiques mais ils sont rigides et relativement lourds, ce qui limite leur utilisation à des installations fixes. L'entreprise est au bord de la mer, à Mandelieu - la Napoule. On va monter directement en voilerie. Donc là, ce qui est très pratique, c'est le savoir-faire de la voilerie. Dans le sens où on maîtrise vraiment bien cette partie là, aussi bien sur le fait d'ajouter proprement les oeillets que d'associer correctement les éléments ensemble. Au niveau de la tension technique, la durée dans le temps, la résistance aux UV, tous ces éléments là, on les maîtrise. Nous, on équipe des voiles, qu'on appelle “la grand voile”. Eh bien, cette grand voile va avoir ce qu’on appelle des “battens”, qui permettent de la replier en accordéon. Et à cet endroit bien spécifique,on va venir mettre trois ou quatre rangées de modules pour pouvoir aider à alimenter le bateau. Tout est parti d'une régate avec le fondateur Alain Jeannet et d'autres personnes qui l'accompagnaient, qui lui ont dit : “Mais tu sais, avec la voilerie que tu tiens et cette espèce de four et tout ton savoir-faire, tu peux certainement venir fixer les cellules photovoltaïques aux voiles”. Et il s'est dit, pourquoi pas ? Et ce, “pourquoi pas”, aux environs de 2014, a créé Solar Cloth et a lancé quatre ans de R&D pour se dire OK, il faut qualifier une cellule qui est capable d'accepter le faseillage d'une voile. Donc véritablement, ce mouvement là, sans risque de fissures, microfissures... On a donc qualifié le CIGS. Le CIGS, association de cuivre, indium, gallium et sélénium est prometteur et fournit, en souplesse, une énergie substantielle. On est passé entre 2014 et aujourd'hui à quasiment 18% donc très sérieux par rapport aux 18-22 % du silicium. Donc ce cuivre, indium, gallium, sélénium, qu'on vient déposer sur une plaque métallique, qu'on retrouve là, à l'arrière et auquel on vient associer un élément conducteur. Et comme ça, on peut associer les cellules en tuilage et par la suite, venir mettre une connectique électrique, donc mes “bus-barres” pour pouvoir faire mon serpent, et ainsi avoir au bout du panneau, notre + et notre - que je récupère ici et que je fais sortir avec des câbles ou des boîtiers un peu plus spécifiques selon l'usage. Si le module vient à être rayé, endommagé, cogné comme ça ou même transpercé, eh bien il n'y a pas de soucis : seules la cellule concernée et sa voisine vont s'arrêter, et tout le reste du module continuera de produire de l'énergie. Et donc, ça a commencé naturellement avec un peu de bricolage, avec de la lamination sous vide, à essayer de créer ça un peu... littéralement du bricolage, mais ça a donné un panneau qui tenait la route. Et donc il y a eu une première levée de fonds qui nous a permis d'acheter un premier laminoir, créer une première salle de production, on va dire blanche. Et ça a clairement fonctionné. La toute nouvelle salle de production est une salle sous pression pour éviter les moindres poussières. Les éléments sont collés ensemble et pressés à chaud dans ces grands laminoirs, comme des croque-monsieur. Et si vraiment, on parle de recettes, on a mis tous les ingrédients et il n'y a plus qu'à mettre ça au four pour que la colle fonde bien, que les éléments s'associent bien ensemble. Et ensuite, on laisse un peu de temps de séchage et on a le panneau, hop ! le panneau qui est prêt. Voilà. On aura toujours une partie à la main comme ça, qui est essentielle. Et, une fois ce panneau créé, les premiers sujets sont arrivés. Il y a eu le nautisme naturellement, avec l'équipement, notamment du bateau de Jean Le Cam. Il a fait le Vendée Globe et il est revenu en disant : “Voilà, le panneau fonctionne très bien, merci, continuons”. Et on a justement continué en équipant différents skippers aussi bien sur le mât, sur le cockpit, sur la bâche aéro, sur les bras des bateaux, aussi bien des monos que des multicoques, etc. Ce qui fait que même, pendant la dernière Route du Rhum au départ, la dizaine de bateaux qu'on a équipés, quasiment les dix n'étaient pas connectés aux quais. Ils étaient auto-alimentés avec nos modules. Mais ces modules ne concernent pas que les voiliers. D'autres sujets sont arrivés par la suite, notamment les camions, notamment avec le groupe Renault-Volvo et la division militaire Arquus. On nous a demandé de créer des modules un peu spécifiques, comme ceux-ci. Ces deux modules côte à côte, collés sur un grand déflecteur de camion, viennent alimenter la batterie de démarrage, sans risque de fissures et microfissures avec les vibrations du camion, tout au long de sa vie. Et on vient donc continuellement alimenter cette batterie pour éviter une panne “immobilisation”. Finies les pannes de batteries ! Et donc moins d'interventions de dépannage, moins de coût et d'émissions de CO2 inutiles... tant qu'il y a du soleil. On a créé ce genre de panneaux très fins, très longs. Ceux-là viennent se fixer dans les serres agricoles. On vient compléter la toile d'ombrage, donc bénéfique pour les plantations, en plus d'apporter de l'énergie. Mais on peut aussi se positionner sur les façades ou sur le toit de la serre. Tous les bâtiments à structure trop légère, donc tout ce qui est bâtiments métallo-textiles, tentes, très grosses tentes, etc. ne peuvent clairement pas accepter des panneaux solaires classiques. On commence à travailler sur des solutions faciles à retirer et pour le coup, peut être que pendant deux mois, on n'a pas de photovoltaïque sur le toit, mais une fois que la mauvaise période est passée, on réinstalle tout et on n’a aucun souci. Bientôt le store enroulable photovoltaïque ? Plein de personnes viennent vers nous avec des sujets divers et variés en disant : On pourrait se mettre ici ou là, sur un ballon dirigeable, sur tel avion, sur telle chose... Oui, c'est techniquement faisable, mais on veut être certain que ce qu'on va proposer va tenir dans le temps et n’absolument créer aucun risque. Les cellules CIGS utilisent des matériaux peu rares et ne présentent pas de risque particulier pour la santé et l'environnement. Leur empreinte carbone est exceptionnellement basse. Aujourd'hui, ces cellules sont américaines, mais nous allons concevoir et fabriquer des cellules en France. L'intérêt, c'est de pouvoir dire : on maîtrise notre R&D, on maîtrise notre approvisionnement, de nouvelles cellules à un prix plus compétitif et plus puissantes. Donc on essaie de cocher un peu mieux toutes les cases. Agriculture, transports, habitat, sport, recherche. Ces cellules minces ont un gros intérêt pour une énergie moins carbonée.