Quand un éclair frappe un sol en sable il crée parfois ce qu'on appelle des fulgurites. C'est à dire qu'en fait le sable chauffé très fort c'est de la silice, ça devient du verre, une espèce de pâte de verre, donc ça crée des formes souterraines qui sont la poursuite de l'énergie de l'éclair mais rendu matière. Et donc ces formes, des géologues ou des amateurs s'amusent à les déterrer, à les trouver et font des collections de fulgurites. Je me suis dit que justement puisqu'on avait l'éclair lumière transformé en matière ce qui serait rigolo, c'est que cette trace de l'éclair redevienne un éclair, de le dessiner en lumière. J'ai donc fait un mur entier constitué de petites sources lumineuses qui dessinent ces fulgurites comme des éclairs. Pour la partie sonore, si on supprime l'atmosphère, c'est en fait qu'on est hors de l'attraction de l'atmosphère terrestre. Donc c'est dans l'espace. En fait il se trouve que la Nasa a fait des enregistrements sonores hors de l'atmosphère pendant plusieurs missions spatiales. Parce que l'éclair c'est un phénomène électromagnétique et les impulsions électromagnétiques, hors de l'atmosphère, on peut quand même les enregistrer ce ne sont pas directement des vibrations sonores mais ce sont des vibrations dont il est possible d'obtenir un enregistrement. J'ai donc fait un mur sonore qui est constitué de 24 haut-parleurs qui diffusent des fragments de ces enregistrements d'impulsions électromagnétiques en dehors de l'atmosphère. Le spectateur qui est à l'intérieur de l'installation se retrouve avec des perceptions qui sont des perceptions auxquelles, normalement, il ne devrait pas avoir accès puisque c'est un milieu dans lequel il n'est pas censé pouvoir être. Du coup, il peut se poser la question : comment ces choses-là s'agrègent pour me faire penser à quelque chose que je connais déjà mais sous un angle complètement différent.
Réalisation :
Yseult Berger
Production :
Universcience
Année de production :
2019
Durée :
2min48
Accessibilité :
sous-titres français