À Kiruna en Suède, les équipes du CNES, le Centre national d’études spatiales, viennent de réaliser une prouesse : la traversée de l’Atlantique par un ballon stratosphérique, modèle gros porteur. Ce ballon dit BSO pour ballon stratosphérique ouvert, est le seul à pouvoir voyager à très haute altitude, lesté d’une charge de plusieurs tonnes. Planifié depuis des mois, ce lâché a été réalisé fin juin, à l’occasion d’une fenêtre météo idéale : un temps calme au sol et des vents de haute altitude capables de porter le ballon jusqu’au Canada. Des conditions indispensables car l’enveloppe de polyéthylène, gonflée de 800 000 m3 d’hélium, est tellement fine que le moindre faséiement risquerait de la déchirer. Une fois larguée, l’ensemble de la structure qui mesure plus de 300 mètres de haut, s’est élevée jusqu’à la stratosphère soit à 40 km d’altitude. L’ascension a durée 3 heures, et le voyage jusqu’au Canada, un peu plus de 3 jours. C’est l’agence spatiale canadienne qui s’est chargée de récupérer l’engin après l’atterrissage sur l’ile de Baffin dans le Nunavut et en particulier les instruments scientifiques embarqués dans la nacelle. Au nombre de 8, ces instruments développés par des laboratoires européens avaient pour mission de prendre des mesures des gaz à effet de serre pour, entre autres, vérifier la cohérence des données recueillies par les satellites. Au-delà d’une campagne scientifique, ce vol a permis de tester avec succès l’efficacité de 6 m2 de panneaux solaires qui ont alimenté en énergie les instruments et limité le nombre de batteries embarquées à bord. Rapides à déployer, réutilisables, et beaucoup moins onéreux que nombres d’engins spatiaux, ces ballons restent des outils privilégiés pour étudier l’atmosphère terrestre. Mais pas que… car l’étude de l’Univers, grâce à l’embarquement à bord de télescope, est aussi un marché très prometteur.
Réalisation :
Caroline Ando
Production :
Universcience
Année de production :
2024
Durée :
2min10
Accessibilité :
sous-titres français