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Décollage, le 14 juillet 2023, de la fusée non-habitée Chandrayaan-3 © ISRO/AFP/Archives

L’alunissage de la fusée indienne non-habitée Chandrayaan-3 s’est déroulé avec succès ce mercredi. Un moment historique pour le pays le plus peuplé du monde, qui entre ainsi dans le club très fermé des pays ayant réussi un alunissage contrôlé. Il s’agit en outre du premier alunissage sur le pôle Sud de la Lune, couronné de succès quelques jours seulement après le crash d’une sonde russe dans la même région. 

Cette nouvelle tentative du programme indien, en plein essor, intervient quatre ans après un échec cuisant, l’équipe au sol ayant perdu le contact avec l’engin peu avant l’arrivée sur la Lune.

Développé par l’Organisation indienne pour la recherche spatiale (ISRO), Chandrayaan-3 comporte un module d’atterrissage baptisé Vikram, signifiant « vaillance » en sanskrit, et un robot mobile, appelé Pragyan (« sagesse » en sanskrit) pour explorer la surface de la Lune. Chandrayaan-3, lancée il y a six semaines, a été plus lente à atteindre la Lune que les missions américaines habitées Apollo des années 1960 et 1970, qui y étaient parvenues en quelques jours. 

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Présentation de la mission spatiale Chandrayaan-3 © AFP Nicholas Shearman

La fusée indienne est en effet beaucoup moins puissante que la Saturn V, la fusée du programme lunaire américain. Elle a dû effectuer cinq ou six orbites elliptiques autour de la Terre pour gagner en vitesse, avant être envoyée sur une trajectoire lunaire d’une durée d’un mois.

Vikram s’est détaché de son module de propulsion la semaine dernière et a transmis des images de la surface lunaire depuis son entrée en orbite le 5 août. Après l’atterrissage, un rover fonctionnant à l’énergie solaire doit explorer la surface et transmettre des données à la Terre pendant deux semaines.

Le programme aérospatial indien est doté d’un budget relativement modeste mais qui a été considérablement augmenté depuis sa première tentative de placer une sonde en orbite autour de la Lune en 2008. Cette mission indienne, d’un coût de 74,6 millions de dollars (66,5 millions d’euros), bien inférieur à celui des autres pays, témoigne d’une ingénierie spatiale frugale. 

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Décollage de la fusée Chandrayaan-3 depuis le centre spatial de Satish Dhawan, le 14 juillet 2023 à Sriharikota, en Inde © AFP/Archives R.Satish Babu

Selon les experts du secteur, l’Inde parvient à maintenir des coûts bas en reproduisant et en adaptant la technologie spatiale existante à ses propres fins, notamment grâce à l’abondance d’ingénieurs hautement qualifiés bien moins payés que leurs confrères étrangers.

La précédente tentative d’alunissage en 2019, qui coïncidait avec le 50e anniversaire de la première sortie sur la Lune de l’Américain Neil Armstrong, avait coûté 140 millions de dollars (124 millions d’euros), soit près du double du coût de la mission actuelle.

Premier pays asiatique à placer un satellite en orbite autour de Mars en 2014, l’Inde devrait lancer une mission habitée de trois jours en orbite terrestre d’ici l’année prochaine. 

Seuls la Russie, les États-Unis et la Chine ont déjà réussi un atterrissage contrôlé à la surface lunaire.