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Lac Mead dans le Nevada, où les collines blanchies environnantes témoignent du niveau d'eau de plus en plus bas © AFP/Archives Patrick T. FALLON

Sept États américains dont l'approvisionnement en eau dépend du fleuve Colorado, surexploité depuis des décennies, ont manqué mardi la date limite pour s'accorder sur une réduction de leur consommation.

L'Arizona, la Californie, le Colorado, le Nevada, le Nouveau-Mexique, l'Utah et le Wyoming avaient jusqu'au 31 janvier pour parvenir à un accord, sous peine de se voir imposer des coupes par le gouvernement fédéral de Washington.

Dans l'Ouest américain, des dizaines de millions de personnes dépendent du fleuve Colorado pour leur eau courante. Elle constitue une ressource cruciale pour des villes comme Las Vegas ou Los Angeles, ainsi que pour les terres de milliers d'agriculteurs.

Mais les réservoirs, qui collectent l'eau de la rivière pour la redistribuer via une multitude de canaux, sont dangereusement bas après deux décennies de sécheresse alimentée par le réchauffement climatique.

Face à cette ressource en déclin, six Etats ont remis lundi à l'agence fédérale chargée du partage de l'eau un plan commun pour réduire leur consommation. 

L'accord prévoit des limitations pour "atténuer le risque" que les deux principaux réservoirs de la région, le Lac Powell et le lac Mead, ne s'assèchent complètement.

Mais la Californie, dotée d'un secteur agricole très gourmand en eau et qui nourrit une bonne partie des Etats-Unis, n'est pas signataire du texte. 

Les négociations s'enlisent et c'est la deuxième fois que le groupe des sept manque une date butoir fixée par Washington. Cela commence à générer des frictions politiques.

"Alors que de nombreux États ont travaillé ensemble pour parvenir à un accord qui fonctionne pour tout le monde, la Californie refuse de faire sa part, et dans certaines parties de l'État, elle utilise davantage d'eau, pas moins", a dénoncé mardi Greg Stanton, élu démocrate de l'Arizona à la Chambre des représentants.

Le gouvernement fédéral "doit prendre des mesures concernant cette proposition issue d'un consensus" entre les six autres États, a-t-il insisté. "Nous ne pouvons plus attendre."

Ce plan "est une étape clé dans le dialogue en cours entre les sept États, alors que nous continuons à chercher une solution collaborative pour stabiliser le système (de partage) du fleuve Colorado", a déclaré le directeur du département des ressources en eau de l'Arizona, Tom Buschatzke.

Contactés par l'AFP mardi, les responsables de la politique de l'eau en Californie n'ont pas répondu.