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Eléphants d'Afrique : une mère et son petit ©GettyimagePlus-JohanWElzenga

Les taux de braconnage des éléphants en Afrique ont commencé à baisser après avoir atteint un pic en 2011. C’est le constat positif d’une équipe internationale comprenant des scientifiques des universités de Fribourg, York et de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Une bonne nouvelle qu’il faut toutefois tempérer, car la population d’éléphants du continent reste menacée si rien n’est fait pour la sauvegarder.

Leur étude parue le 28 mai dans la revue Nature communication révèle une baisse du taux de mortalité annuel du braconnage de près de moitié (à moins de 4 %) en 2017 alors qu’il avait atteint un sommet estimé à plus de 10 % en 2011. En Afrique, environ 10 à 15 000 éléphants sont tués chaque année par des braconniers pour leurs défenses en ivoire. En 2016, un recensement de grande ampleur The great elephant census  avait révélé l’effondrement de 30 % de la population des pachydermes africains, passant de près de 500 00 individus en 2007 à 350 000 en 2014. La faute au braconnage, mais aussi à la destruction de leurs habitats naturels.

Dans le cadre du projet de surveillance de l’abattage illégal d’éléphants (Monitoring the illegal killling of elephants– MIKE –) mis en place par la CITES, les scientifiques ont pu étudier entre 2002 et 2007 18 000 carcasses retrouvées sur 53 sites (principalement des zones protégées) de 29 pays d’Afrique subsaharienne. Constat : près de la moitié (8860) étaient des animaux abattus illégalement.

L’évolution des taux de braconnage correspond principalement aux prix de l’ivoire en Asie du Sud-Est. Pour lutter contre le braconnage, une seule solution : réduire la demande. Quant à l’impact de l’interdiction du commerce de l’ivoire en Chine depuis janvier 2018, il n’a pas encore pu être évalué, précisent les chercheurs.

Si le taux de braconnage ne baisse pas, les éléphants risquent de disparaître en grande partie du continent. Ils ne survivraient alors que dans de petites poches fortement protégées.

La lutte contre le braconnage et la corruption reste primordiale, mais elle restera sans effet si elle n’est pas associée à la réduction de la demande asiatique ainsi qu’à l’amélioration des moyens de subsistance des personnes vivant au milieu des éléphants. Ce sont les conditions indispensables pour assurer à long terme la survie des éléphants d’Afrique, conclut le biologiste Colin Beale (université d’York) qui a participé à l'étude.