Canicule : la France suffoque, les températures au maximum ce jeudi
Publié le - par le blob, avec l’AFP
Plus de 24 heures à suffoquer encore : les températures vont atteindre leur maximum ce jeudi dans le Nord et la région parisienne, avec de probables records à plus de 40 °C, mais le rafraîchissement est promis à partir de vendredi.
L’ensemble des départements des Hauts-de-France et de l’Île-de-France, la Seine-Maritime, l’Eure, l’Eure-et-Loir, le Loiret, l’Yonne, la Marne et l’Aube passent en rouge canicule. Le mercure devrait dépasser les 40 °C sur un grand quart nord-est du pays en particulier, avec des pointes à 43 °C localement et une journée qui pourrait être en moyenne plus chaude que les pires jours d’août 2003. Face aux risques, la SNCF a invité mercredi ses clients à reporter ou annuler leurs déplacements prévus jeudi, vers ou depuis les 20 départements placés en vigilance rouge. Les autorités recommandent d’éviter les grands trajets en train ou en voiture.
Cette alerte rouge, le plus haut niveau, qui implique une « alerte sanitaire » pour tous les citoyens, a été utilisée pour la première fois en juin dans quatre départements du sud. Mais « c’est la première fois que cela touche des départements du nord de notre pays » avec des « populations qui ne sont pas habituées à des chaleurs de ce niveau-là », a commenté la ministre de la Santé Agnès Buzyn. « C’est la raison pour laquelle je demande qu’on redouble d’attention (…) Personne n’est sans risque face à de telles températures ».
Le Premier ministre, Édouard Philippe, a appelé à « faire très attention aux personnes isolées », à l’occasion d’un déplacement dans un hébergement pour personnes âgées dépendantes. L’alerte rouge laisse notamment la possibilité aux préfets de prendre des mesures exceptionnelles liées notamment à l’organisation de rassemblements publics, sportifs ou autre
Des minimales très élevées
Soixante départements, s’étendant de la Nouvelle-Aquitaine aux Pays-de-Loire au Grand-Est jusqu’à la région Auvergne-Rhône-Alpes et une partie de l’Occitanie, sont maintenus en orange canicule.
Les températures minimales resteront très élevées : 17 à 20 degrés sur les rivages de la Manche ainsi qu’en Bretagne, 20 à 23 partout ailleurs avec des pointes jusqu’à 24 à 26 degrés en Île-de-France notamment. Les maximales seront comprises entre 25 et 27 degrés sur le littoral breton, 28 et 30 sur la façade atlantique, et partout supérieures à 35 degrés avec même des pointes à 40 et à 43 sur un bon quart nord-est du pays, le Centre, l’Île-de-France et les Hauts-de-France.
Si depuis la canicule de 2003, qui avait fait quelque 15 000 morts, les autorités insistaient surtout sur les risques pour les personnes vulnérables, notamment personnes âgées et enfants en bas âge, les mises en garde visent désormais toute la population. Noyades par hydrocution, hyperthermie potentiellement mortelle lors d’un effort sportif ou dans une voiture surchauffée… « Au-dessus de 37 °C, notre corps fait un effort considérable pour se refroidir » et avec un effort sportif, « on aggrave considérablement le risque de voir la température du corps augmenter », a expliqué Mme Buzyn sur France Inter.
Paris pourrait battre son record (40,4 °C), tout comme Lille, Rouen, Dijon ou Strasbourg. Mais le record absolu pour la France (46 °C), qui date de juin dernier, ne sera pas atteint. La baisse des températures sera ensuite « spectaculaire » vendredi sur l’ouest du pays, mais il faudra attendre samedi pour voir la fin de cet épisode sur l’ensemble de l’Hexagone. « On peut espérer des pluies un peu plus généralisées, mieux que des orages », a indiqué le prévisionniste de Météo-France, François Jobard. Cet épisode caniculaire s’accompagne d’habituels pics de pollution à l’ozone à Paris, en Rhône-Alpes ou en Alsace. La circulation différenciée, activée dans plusieurs villes de France dont Lyon et Lille, est reconduite jeudi à Paris.
La canicule arrive au moment où 73 départements sont déjà concernés par des restrictions d’eau. Elle « va accentuer l’assèchement des sols superficiels dans les jours à venir », avertit Météo-France, alors que de nombreuses régions connaissent déjà un « déficit de pluviométrie marqué » depuis un an. « Pour l’instant, c’est tendu, mais maîtrisé, mais nous devons être très vigilants », a déclaré la secrétaire d’État à la Transition écologique Emmanuelle Wargon mardi après la réunion de la commission de suivi hydrologique du Comité national de l’eau.