Durant quelques jours, Marseille devient la capitale mondiale de la protection de la nature. À partir de vendredi, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la plus grande organisation de protection de la nature, s’y réunit malgré un programme chamboulé par la crise sanitaire. « L’UICN est vraiment unique, car elle rassemble gouvernements et ONG (…) grandes comme petites », avec 1 400 membres et le soutien de 16 000 experts, souligne Susan Lieberman, vice-présidente de l’ONG Wildlife Conservation Society (WCS).

Organisé tous les quatre ans, ce congrès a déjà été reporté deux fois, du fait de la crise du Covid-19. Depuis sa dernière édition à Hawaï en 2016, les signaux d’alarme sur l’état de la planète se multiplient. Selon les experts biodiversité de l’ONU, l’IPBES, jusqu’à un million d’espèces animales et végétales sont menacées de disparition. La nature « décline plus vite que jamais dans l’histoire humaine », avertissaient-ils en 2019.

Depuis 25 ans, l'UICN contribue à la prise de conscience mondiale du déclin de la biodiversité.

Une « liste rouge » des espèces menacées

Dès le 4 septembre, la mise à jour de la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN permettra d’ailleurs de prendre la température. Des négociations internationales sont en cours pour tenter d’inverser la tendance, dans le cadre de la COP15 biodiversité qui se tiendra en Chine en avril 2022.

Image légendée
Risque actuel d’extinction mondiale pour différents groupes d’espèces, selon l’UICN © AFP Erin Conroy

Sans être un espace de négociations à proprement parler, le congrès de l’UICN y jouera un rôle, en réunissant différents acteurs et en définissant des priorités pour les prochaines années. Point positif, « la sensibilisation du public est bien plus grande » qu’en 2016, de même que celle du monde économique, constate Gavin Edwards de WWF International.

Un congrès en partie ouvert au public

L’UICN doit également voter une série de motions lors de ce congrès. Elle adoptera une déclaration finale qui devrait porter sur « la place de la nature dans les plans de relance économiques post-Covid », « une nouvelle stratégie mondiale de la biodiversité ambitieuse » s’accompagnant d’un « plan d’action mondial pour les espèces », et « la contribution de la nature à la lutte contre le changement climatique », indique Sébastien Moncorps, directeur de l’UICN France.

Bousculé par le Covid-19, le congrès se tiendra aussi en virtuel, avec plus de 5 000 participants inscrits, dont 3 600 à Marseille, contre 15 000 espérés et une participation moindre des pays en voie de développement, faute notamment de vaccins. Nouveauté cette année : il comprendra une partie dédiée au grand public et gratuite.

Retrouvez Universcience au Congrès mondial de l’UICN

Proposé par Universcience, le Biolab de la Cité des sciences et de l’industrie est un lieu expérimental et collaboratif en faveur de la biologie et de l’environnement. Retrouvez-le les samedi 4 et dimanche 5, Hall 2, secteur C1, au Congrès mondial de l’UICN. Au programme : observation au microscope ou à la loupe binoculaire de micro-organismes vivants présents dans notre environnement, comme les eaux stagnantes ou l’écosystème sol ; présentation du projet Biolab au cœur des expositions de la Cité des sciences et de l’industrie.

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