Image légendée
Les fabricants de produits cosmétiques doivent encore faire des efforts pour éviter d'utiliser certaines substances "indésirables" dans leurs formules et les remplacer par d'autres plus saines © AFP/Archives Nicolas Asfouri

Les fabricants de produits cosmétiques doivent encore faire des efforts pour éviter d’utiliser certaines substances « indésirables » dans leurs formules et les remplacer par d’autres, plus saines, estime jeudi le magazine 60 Millions de consommateurs. Les marques « ont encore des efforts à faire pour substituer des composés indésirables, irritants ou allergisants par d’autres, plus sains », indique la revue, qui analyse près de 160 produits d’hygiène ou de beauté, répartis en 14 catégories, allant du gel douche au dentifrice, en passant par la crème hydratante et le fond de teint.

La revue éditée par l’Institut national de la consommation a « passé au crible » chaque substance présente dans la liste d’ingrédients de ces cosmétiques. Verdict : 50 articles de la sélection sont jugés sûrs et donc « à privilégier ». « Moins d’un tiers de produits » sans substance problématique, « c’est toutefois trop peu ! », estime 60 Millions de consommateurs.

A l’inverse, plus d’une trentaine de cosmétiques se trouvent dans la catégorie rouge, « à proscrire », car ils contiennent ce type de substances. La majorité des articles évalués se retrouvent dans la catégorie « orange », intermédiaire. Elle contient les produits que les consommateurs peuvent utiliser « faute de mieux ». Parmi eux, les cosmétiques « qui présentent cinq allergènes ou plus », souvent apportés par le parfum ou parfois par les agents lavants et les conservateurs. Les gels et crèmes de douche sont majoritairement classés orange et rouge « car ils contiennent beaucoup trop d’allergènes et de tensioactifs irritants et polluants », explique la revue. Dentifrices, baumes à lèvres et crèmes pour le visage sont logés à la même enseigne. « Les sticks à lèvres contiennent étonnamment beaucoup de substances issus de la chimie du pétrole », a ajouté lors d’une conférence en ligne Sophie Coisne, coordinatrice du numéro. « Mais ce sont les fonds de teint qui remportent la palme des produits problématiques : 7 sur 12 sont rouges ! », souligne la revue. Ils contiennent notamment des « substances suspectées de perturber le système hormonal (BHT, filtre UV ethylhexyl méthoxycinnamate, etc.) ».

Autre point soulevé par le magazine : la présence d’ingrédients indésirables dans certaines catégories de produits dits naturels. « On a trouvé des substances allergisantes, des perturbateurs endocriniens suspectés » dans certaines formules de produits solides, comme les déodorants ou encore les shampoings solides, a relevé Sophie Coisne. Concernant les produits qui se vendent en vrac, s’ils permettent « moins de gaspillage », ils présentent « un risque accru de contamination microbienne », tandis que « la traçabilité des produits n’est pas toujours optimale », a souligné Sylvie Metzelard, rédactrice en chef de 60 Millions de consommateurs.

La Fédération des entreprises de la beauté (Febea) a regretté la méthodologie employée par la revue. « Une fois de plus, l’objectif ici n’est pas tant d’informer que d’inquiéter le consommateur avec des notations peu lisibles et très anxiogènes. Par ailleurs, à aucun moment l’efficacité d’un produit n’est prise en compte. Cela ne me paraît pas être la bonne méthode », a réagi Patrick O’Quin, président de la fédération, cité dans un communiqué.