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Vue aérienne du CHU Pellegrin, le 4 avril 2020, à Bordeaux, où a été admis le premier malade du Covid-19 en France, en janvier 2020 © AFP/Nicolas Tucat

Le CHU de Bordeaux a annoncé avoir lancé aujourd’hui un essai clinique de traitement précoce du Covid-19, en ambulatoire au domicile de patients, testant quatre thérapies différentes dont une portant sur l’hydroxychloroquine.

L’essai « Coverage », co-réalisé par le CHU et l’université de Bordeaux, va porter sur plus de mille patients de l’agglomération bordelaise, des hommes et femmes de plus de 65 ans, population « particulièrement concernée par les infections au Covid-19, et qui présente un risque important d’aggravation de la maladie », a précisé le CHU dans un communiqué. 

Le traitement à domicile de ces patients — ceux dont l’état le permet — vise à leur « éviter une hospitalisation », donc un bouleversement de leur quotidien, et leur apporter « un suivi continu par téléphone ou avec des outils digitaux », un suivi « très strict », a souligné le CHU. Dans son modus operandi, l’essai verra « des équipes mobiles, constituées d’un médecin et d’un infirmier, se déplacer pour inclure les patients testés positifs au Covid-19 », afin de leur administrer l’un des médicaments évalués.

La médecine de ville sera « fortement associée à la démarche », et l’essai se fera aussi en lien avec les plateformes opérationnelles de réponse ambulatoire au Covid-19 en Gironde : centre 15, unités diagnostic Covid-19, accueil des urgences, notamment. Un QG logistique a été installé dans un gymnase attenant au Stade Chaban-Delmas, mis à disposition par la ville de Bordeaux.

L’essai a aussi une visée prospective : il permettra « d’analyser les conditions d’un déconfinement optimal pour cette population de plus de 65 ans » et « de proposer des pistes aux pouvoirs publics locaux et nationaux ».

L’essai a reçu vendredi l’autorisation de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et un avis favorable du comité de protection des personnes (CPP), comité d’éthique obligatoirement saisi avant tout mise en œuvre d’un essai thérapeutique.

Le CHU souligne que les pouvoirs publics sont « intéressés par la démarche », et « ont demandé au CHU et à l’université d’envisager une extension de l’étude à d’autres métropoles et CHU français ». Des demandes de financement ont été déposées au ministère de la santé et à la Commission européenne.

L’étude est pilotée par le Professeur Denis Malvy, infectiologue responsable de l’unité des maladies tropicales au CHU et membre du Conseil scientifique Covid-19. 

Son service avait accueilli fin janvier l’un des deux premiers cas de Covid-19 en France, un homme de 48 ans d’origine chinoise, rentré en Gironde après être notamment passé par Wuhan. Il avait pu sortir d’hôpital après 22 jours, après avoir été traité avec du Remdesivir, un antiviral « prometteur », selon l’équipe médicale.