Dans une étude menée en laboratoire, le lait cru contaminé à la grippe aviaire rend malade des souris
Publié le - par Le Blob avec l'AFP
De hauts niveaux de grippe aviaire ont été retrouvés chez des souris nourries avec du lait de vache cru contaminé par le virus, rapporte une étude publiée vendredi, suggérant un risque chez l’homme dans la consommation de cette boisson.
Au cours des dernières années, une variante hautement pathogène de la grippe aviaire – HPAI H5N1 – a été retrouvée dans plus de 50 espèces animales, y compris depuis mars chez des bovins d’élevage aux États-Unis.
Une cinquantaine de troupeaux dans le pays ont été touchés et deux infections chez l’homme ont été rapportées. Les deux individus diagnostiqués, des employés de ferme, ont connu des symptômes atténués, tels qu’une conjonctivite.
Dans l’étude parue vendredi dans le New England Journal of Medicine, des chercheurs de l’université du Wisconsin à Madison et de l’université Texas A&M, aux États-Unis, ont alimenté cinq souris avec des gouttelettes de lait cru provenant de vaches infectées.
Les rongeurs ont développé des signes de la maladie, notamment une certaine léthargie, et ont été euthanasiés quatre jours plus tard pour étudier leurs organes.
Les chercheurs ont découvert de hauts niveaux du virus dans leurs cavités nasales, leurs trachées, et leurs poumons, ainsi que des niveaux bas à modérés dans d’autres organes.
L’étude s’est penchée également sur la conservation du lait cru à des températures de réfrigérateur : les niveaux de virus n’ont que faiblement décliné après cinq semaines, indiquant que la simple réfrigération n’était pas suffisante pour rendre le lait cru sûr.
« Une donnée importante à prendre en compte est le fait que la consommation de lait cru, non pasteurisé est de plus en plus répandue », a estimé Rowland Kao, professeur d’épidémiologie vétérinaire à l’université d’Édimbourg en Écosse, qui n’a pas participé à l’étude.
« Si cette étude montre que les souris peuvent devenir systématiquement infectées par l’ingestion de lait contaminé, elle ne prouve pas qu’il en revient de même pour les humains, même si cela en accroît la possibilité », a ajouté le chercheur.
Outre les essais sur les souris, les chercheurs ont confirmé que chauffer le lait cru à de hautes températures – comme le fait la pasteurisation – détruit quasiment toute trace du virus après quelques secondes, et détruit tout le pathogène après plusieurs minutes.
Dans une enquête menée à l’échelle des États-Unis récemment, l’ensemble des échantillons de lait pasteurisé sont revenus négatifs sur la présence du virus à l’état viable. Mais le virus à l’état inactif, donc dans l’incapacité de se propager, a été découvert dans quelque 20 % des échantillons.