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Une forêt tropicale au Nigéria en septembre 2021 © AFP/Archives Kola Sulaimon

Des chercheurs ont estimé que le nombre d’espèces d’arbres sur Terre était significativement plus élevé que celui actuellement connu, avec plus de 9 000 espèces restant à découvrir, selon une étude publiée lundi. Or « estimer le nombre d’espèces d’arbres est essentiel pour guider, optimiser et prioriser les efforts de préservation des forêts sur le globe », soulignent ces travaux, publiés dans la revue de l’Académie nationale des sciences des États-Unis (Pnas) et auxquels ont participé des dizaines de scientifiques.

Quelque 64 100 espèces d’arbres ont déjà été répertoriées. Mais selon ces travaux, dont les estimations s’appuient sur une base de données plus complète et une méthode statistique plus avancée qu’auparavant, le nombre total d’espèces serait d’environ 73 300, soit 14 % de plus. Cela signifie qu’environ 9 200 espèces n’ont pas encore été découvertes. De façon générale, environ 43 % de toutes les espèces se trouvent en Amérique du Sud, suivie de l’Eurasie (22 %), de l’Afrique (16 %), puis de l’Amérique du Nord (15 %) et de l’Océanie (11 %), selon l’étude. De la moitié aux deux tiers de toutes, les espèces déjà connues se trouvent dans les forêts humides tropicales ou subtropicales, sur les cinq continents, estiment les chercheurs. Une grande partie des espèces restant à identifier devraient ainsi se trouver dans ces régions, où moins de relevés sont effectués.

Par ailleurs, près d’un tiers des espèces mondiales sont qualifiées de rares par les scientifiques, avec une faible population et se trouvant dans des régions limitées. Ces espèces sont ainsi plus vulnérables à une menace d’extinction. Seules 0,1 % des espèces sont présentes sur les cinq continents. L’Amérique du Sud présente la proportion la plus élevée (49 %) d’espèces endémiques, c’est-à-dire uniquement présentes sur ce continent. « Ces résultats soulignent la vulnérabilité de la diversité des espèces d’arbres dans le monde », écrivent les auteurs de l’étude, notamment face à « l’utilisation anthropique de la terre et au climat futur ». « Perdre des régions de forêts contenant ces espèces rares aura un impact direct et potentiellement de long terme sur la diversité des espèces au niveau mondial, et leur apport aux services écosystémiques », ont-ils ajouté. Les relevés d’espèces sont un travail de très longue haleine et présentant de nombreux défis, notamment d’accès à certaines régions ou même de cohérence d’identification, plusieurs botanistes pouvant par exemple caractériser légèrement différemment une même espèce.