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Un champ agricole près de la centrale nucléaire de Fukushima © AFP Karyn NISHIMURA

Va-t-on servir des mets de la région de Fukushima aux athlètes qui participeront aux Jeux olympiques de Tokyo l’an prochain ? À quelques mois de l’évènement, la question n’est pas encore tranchée.

« La région de Fukushima a proposé des aliments émanant de 187 fournisseurs et se place en deuxième position des provinces en nombre de produits remplissant les critères, après la région septentrionale de Hokkaido », explique Shigeyuki Honma, directeur adjoint de la division de l’agriculture et des forêts pour la préfecture de Fukushima. Concrètement, « Fukushima souhaite servir aux athlètes son riz, ses fruits (pêches, poires, pommes, fraises), du bœuf et des légumes. Mais le Comité (international olympique) doit encore décider », indique Shigeyuki Honma.

Du côté des normes, rien ne l’empêche : selon les chiffres officiels, sur la seule année d’avril 2018 à mars dernier, 9,21 millions de sacs de riz ont été contrôlés, pas un seul ne dépassant les strictes normes de présence de césium radioactif. Idem pour 2455 échantillons de fruits et légumes, 4336 morceaux de viande et 6187 poissons de mer. « Seuls des poissons de rivière et champignons sauvages ont à six reprises dépassé la norme », précise Kenji Kusano, directeur du Centre technologique agricole de la préfecture de Fukushima.

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Tests de radiation sur des échantillons de poisson, le 1er octobre 2019 © AFP Karyn NISHIMURA

Derrière les chiffres, la défiance de certains pays demeure.

La Chine, la Corée du Sud, Singapour et les États-Unis continuent d’interdire l’importation de tout ou partie des aliments originaires de la province de Fukushima. La Corée du Sud, dont les relations avec le Japon sont au plus mal en raison de conflits historiques, a par anticipation protesté contre la possibilité de menus conçus à partir de produits de Fukushima pour les athlètes lors des JO. Séoul étudie la possibilité d’effectuer des contrôles et même d’apporter ses propres aliments pour nourrir ses équipes sportives.

L’une des raisons de la défiance est que les contrôles sont faits sur ordre du gouvernement, qui a lui-même choisi l’organisme qui les réalise. Même si les appareils de mesure sont contrôlés par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), aucune structure indépendante ne vient certifier les tests eux-mêmes. « L’une de nos stratégies est de soutenir la reconstruction de la région en achetant ses produits alimentaires. Nous envisageons donc sérieusement de le faire », a de son côté indiqué le comité Tokyo 2020.

À quelques mois de l’évènement, le Comité international olympique (CIO) indique que la réflexion continue.