Décollage réussi. La Chine a envoyé dans l'espace ce jeudi son plus jeune équipage d'astronautes vers sa station spatiale Tiangong. Avec une ambition : renforcer ses connaissances en matière de vol habité et fouler le sol lunaire d'ici 2030.

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Une fusée Longue Marche-2F, transportant le vaisseau spatial Shenzhou-17 et trois astronautes, décolle du centre de lancement de Jiuquan dans le désert de Gobi au nord-ouest de la Chine, le 26 octobre 2023 © AFP Pedro Pardo

Les trois astronautes de la mission Shenshou-17 : Tang Hongbo, Tang Shengjie et Jiang Xinlin ont décollé à bord d'une fusée Longue-Marche 2F à 11 h 14 locales du centre de lancement de Jiuquan, dans le désert de Gobi, au nord-ouest de la Chine. La moyenne d'âge de l'équipage est de 38 ans, contre 42 ans lors de la précédente mission Shenzhou-16.

Des dizaines d'employés du programme spatial, dont beaucoup vivent à l'année sur l'immense site de Jiuquan, ont assisté au décollage et célébré sa réussite autour d'un drapeau chinois.

Le vaisseau doit s'amarrer au module central de la station Tiangong, également appelé « Palais céleste », environ six heures et demie après le décollage, d’après le programme spatial chinois, Lin Xiqiang. Les astronautes resteront six mois dans la station.

Avec cette expérience, Lin Xiqiang, le programme spatial chinois ambitionne d'envoyer un Chinois sur la Lune d'ici à 2030.

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Une fusée Longue Marche-2F, transportant le vaisseau spatial Shenzhou-17 et trois astronautes, décolle du centre de Jiuquan dans le désert de Gobi au nord-ouest de la Chine, le 26 octobre 2023 © AFP Pedro Pardo

La Chine a en partie été poussée à construire sa propre station, Tiangong, en raison du refus des Etats-Unis de l'autoriser à participer à l'ISS. En effet, depuis 2011, il existe une loi américaine interdisant quasiment toute collaboration entre autorités spatiales américaines et chinoises.

Mais cela n’empêche pas les projets liés au « rêve spatial » chinois qui se multiplient sous la présidence de Xi Jinping. La Chine investit depuis plusieurs décennies des milliards d'euros dans son programme spatial conduit par l'armée. Cela lui a permis de combler l'essentiel de son retard face aux Américains et aux Russes.

En 2019, un engin chinois s'est posé sur la face cachée de la Lune. Puis, en 2021, la Chine a fait arriver un petit robot à la surface de Mars. Elle prévoit d'envoyer un premier équipage en direction de la Lune d'ici 2030. La base orbitale de la station Tiangong est dotée de matériel scientifique de pointe et est prévue qu’elle évolue en orbite terrestre basse. Cela permettra à la Chine de maintenir une présence humaine à long terme dans l'espace.

Pékin ne prévoit pas d'utiliser Tiangong à des fins de coopération avec d'autres pays avec la même ampleur que la Station spatiale internationale. Cependant, la Chine se dit ouverte à d'éventuelles collaborations dont on ignore la portée.