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Photo diffusée le 9 juin par le CNRS et l'Université de Bergen d'un minuscule passereau sculpté dans de l'os brûlé, découvert à Lingjing, dans le Nord de la Chine, et vieux de 13.500 ans © CNRS/AFP Dr. Francesco d’Errico, L. Doyon

Un minuscule et ravissant passereau sculpté dans de l'os brûlé, découvert en Chine et vieux de 13.500 ans, prend le titre de plus ancienne figurine d'Asie de l'Est, selon une étude publiée mercredi dans PLOS One. « La sculpture n'est pas une représentation totalement réaliste d'un oiseau. L'artiste a surdimensionné la queue de l'oiseau pour permettre à la sculpture de tenir sur son piédestal », explique Francesco D'Errico, chercheur CNRS, pour qui cela implique que l'on était déjà, à l'époque, à « un stade avancé » de la pratique artistique. « L'artiste était pleinement conscient du fait que la statuaire est l'art de l'équilibre et de l'harmonie », ajoute ce coauteur de l'étude.

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Fiche sur le plus ancien ornement sculpté par l'homme découvert en Asie de l'Est. © AFP John Saeki

Et pour réaliser son oeuvre, l'artiste a utilisé quatre techniques différentes et travaillé pas moins de 68 zones différentes de l'os. Mise au jour à Lingjing, dans le Nord de la Chine, au milieu de restes d'animaux calcinés et de fragments de céramique, la figurine de 19,2 millimètres de long pour 5,1 mm de large et 12,5 mm de haut était dans un « état de conservation exceptionnel ». Pour déterminer l'âge de la sculpture - environ 13.500 ans-, les chercheurs se sont appuyés sur la datation par le carbone 14 d'os trouvés avec la figurine, et sur les caractéristiques des outils en pierre trouvés sur place.

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Photo diffusée le 9 juin par le CNRS et l'Université de Bergen d'un minuscule passereau sculpté dans de l'os brûlé, découvert à Lingjing, dans le Nord de la Chine, et vieux de 13.500 ans © CNRS/AFP Dr. Francesco d’Errico, L. Doyon

Le petit passereau repousse ainsi l'origine de la sculpture et des représentations d'animaux en Asie de l'Est de plus de 8.500 ans. « Nous savions déjà, qu'à cette époque, les chasseurs-cueilleurs de Chine fabriquaient des outils en os (des pointes de lance, des aiguilles ...) et des ornements personnels faits de coquillages, d'œufs d'autruche ou de dents d'animaux », explique l'archéologue de l'Université de Bordeaux en France. « La sculpture d'objets, sans fonction apparente et nécessitant un apprentissage spécifique, ouvre une nouvelle fenêtre sur ces sociétés et les rend encore plus proches des chasseurs-cueilleurs historiquement connus », ajoute-t-il.