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Un frelon asiatique (au premier plan) vient s'attaquer à des abeilles aux abords d'une ruche à Loué, dans la Sarthe, le 14 septembre 2019 © AFP/Archives Jean-François Monier

Face à une nature mal en point, la secrétaire d’État à la Biodiversité, Bérangère Abba, a présenté mardi le premier volet de la stratégie nationale biodiversité, ainsi qu’un plan national de lutte contre les espèces exotiques envahissantes. La biodiversité en France, comme ailleurs dans le monde, s’effondre sous le coup des activités humaines, principalement le changement d’utilisation des terres, l’exploitation directe des ressources (chasse, pêche…), le changement climatique, la pollution et les espèces exotiques envahissantes. Le gouvernement travaille à une stratégie nationale biodiversité à horizon 2030, dont l’élaboration a pris du retard à cause de la crise du Covid-19.

Il a finalement été décidé de la publier en deux temps pour prendre en compte les décisions de la COP15 biodiversité, qui doit adopter des objectifs internationaux pour mieux protéger la nature, mais qui a été plusieurs fois reportée. Les nouvelles dates n’ont pas encore été fixées. La stratégie nationale biodiversité sera basée sur « le principe de sobriété », a expliqué Bérangère Abba lors d’une conférence de presse, faisant valoir que « nous épuisons les ressources de la planète de manière tout à fait déraisonnable ». Il faut également « être concret, être opérationnel », alors que les engagements précédents des États pour mieux protéger la biodiversité sont souvent restés des vœux pieux. Le plan de lutte contre les espèces exotiques envahissantes couvre également la période 2022-2030, indique le ministère de la Transition écologique dans un communiqué. « En France, cette menace est particulièrement forte dans les îles et en Outre-mer » et se renforce avec le changement climatique, poursuit le ministère. Ces espèces animales et végétales, introduites par l’homme hors de leur milieu habituel, menacent la biodiversité, peuvent être porteuses de pathogènes et sont difficiles à éradiquer une fois installées.

Le plan gouvernemental table sur « la prévention et l’action en amont », en sensibilisant les particuliers et les structures possédant des espèces exotiques envahissantes, avec l’élaboration de guides pratiques sur ces espèces, en renforçant les contrôles et en s’assurant « de la bonne application des dispositions législatives et réglementaires ».   Un programme exceptionnel de 500 opérations « coup de poing » sera mis en place de 2022 à 2025. Il sera doté de 1,5 million d’euros la première année de la part du ministère pour lutter contre des espèces susceptibles de s’installer.

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Un pêcheur français tient dans ses mains un crabe bleu de l'Atlantique, une espèce invasive, pris au large du Canet-en-Roussillon, dans les Pyrénées-Orientales, le 18 août 2021 © AFP/Archives Raymond Roig

Un arrêté sera mis en consultation « afin de poser des restrictions au commerce, à la détention et au transport d’espèces comme le crabe bleu, la crassule de Helms, la moule Quagga ou encore le frelon oriental », précise le ministère. Le rapport des experts de l’ONU sur la biodiversité (IPBES) de 2019 classe les espèces exotiques envahissantes parmi les cinq principaux coupables de la destruction de la nature, derrière l’utilisation des terres, l’exploitation directe des ressources, le changement climatique et la pollution.